PARIS
Après plusieurs années d’absence, le design revient à la Fiac, représenté par un petit groupe de marchands français.
Attendu, espéré, mais sans cesse repoussé, le retour du design à la Fiac se produit enfin. « Cela fait un moment que le sujet est évoqué avec Jennifer Flay. Plusieurs solutions ont été envisagées, notamment d’autres lieux dans Paris. Mais nous souhaitions tous revenir entre les murs du Grand Palais », explique Éric Philippe, galeriste. « Le design a toute sa place à la Fiac, un collectionneur d’art moderne et contemporain est presque toujours amateur de design, il y a une très forte interconnexion entre les deux », poursuit-il.
Visionnaire, la foire avait ouvert ses portes à la discipline il y a treize ans, avant de l’en chasser en 2010, faute de place, présentant à défaut les architectures de Jean Prouvé, Jean Maneval ou des frères Bouroullec dans le jardin des Tuileries. Pendant ces années d’absence, d’autres foires internationales se sont engouffrées dans la brèche et ont occupé le terrain jusqu’à devenir des références pour le secteur, à l’instar d’Art Basel qui réunit désormais 50 exposants lors de ses éditions suisse ou américaine, ou de Tefaf qui compte douze marchands dans ses rangs. À la Fiac, cinq galeristes, tous français, ont été invités à investir l’espace du rez-de-chaussée – occupé jusque-là par le prix Marcel Duchamp – et deux plateformes extérieures. Chaque marchand bénéficie de la même superficie de 25 mètres carrés. « Tout le monde est à égalité, c’est rare ! », remarque Éric Philippe.
Sur son stand, sont présentées des pièces des années 1950 à 1970 de divers créateurs, signatures phares ou découvertes : quinze lettres-dessins de Gio Ponti, un luminaire en métal laqué jaune, acier, laiton et opaline de l’Italien Angelo Lelii (1954) ou une paire de chaises rouges du Finlandais Ilmari Tapiovaara créées en 1960 pour le Marski Hotel à Helsinki. De son côté, la galerie Jousse entreprise a réuni une table basse Rosace de Pierre Paulin (1972) – une dalle de verre circulaire sur une base en pétales d’altuglas blanc –, un luminaire tubulaire de Gino Sarfatti (1953-1954) ou encore un ensemble de bureau, chaise et lampe potence de l’incontournable Jean Prouvé. Patrick Seguin amène quant à lui un ensemble du même Jean Prouvé : un fauteuil de direction pivotant beige, un lit conçu pour la cité universitaire de Nancy (1950) ou encore un bureau présidence au piétement et tiroirs verts (1945). Chez François Laffanour (galerie DownTown), présent au Grand Palais un mois auparavant pour la Biennale des antiquaires, un exemplaire de la bibliothèque Mortal Coil en spirale (1993), réalisée en acier trempé, jouxte une pièce d’Ettore Sottsass ou la table forme libre de Charlotte Perriand (1960). Enfin, à la galerie Kreo, le visiteur retrouvera Gino Sarfatti (1948) avec un lampadaire ou pourra s’attarder devant la table Azo de François Bauchet (2017), rare représentante du design contemporain pour cette édition de la Fiac, réalisée dans un nouveau matériau à base de sable, résine et béton.
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Fiac 2017, un timide retour du design
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°486 du 6 octobre 2017, avec le titre suivant : Fiac 2017, un timide retour du design