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Fiac 2017, une foire à l’étroit

Par Stéphane Renault · Le Journal des Arts

Le 5 octobre 2017 - 624 mots

La magie des verrières du Grand Palais joue indiscutablement un rôle dans le succès de la Fiac. L’exiguïté du lieu pour le nombre élevé d’exposants freine pourtant son développement.

Derrière l’écrin d’exception, le carcan ? Édifice historique, le Grand Palais concilie avantageusement prestige architectural et situation centrale dans les beaux quartiers. S’y ajoute l’éclairage naturel à travers ses immenses verrières. Autant de qualités incontestables. Une part du succès de la Fiac doit à cet esprit du lieu. Y être est une reconnaissance. Pour les autres, le Graal. Or là réside le hic : l’épineuse question de l’espace. « Aujourd’hui, la Fiac ne peut pas accueillir les vingt ou trente galeries supplémentaires qui permettraient de la consolider encore davantage. À ce stade, et avant les travaux de rénovation, nous avons peu de chance de pouvoir occuper davantage de mètres carrés à l’intérieur même du bâtiment », reconnaît Jennifer Flay, sa directrice. Effet collatéral, les galeristes sont moins bien lotis à Paris qu’ailleurs. « Pour pouvoir accueillir le nombre de galeries actuellement présentes, nous imposons à tous nos exposants des surfaces plus petites que ce qu’ils demandent et dont ils ont l’habitude dans d’autres grandes manifestations. Je ne parle pas des très jeunes galeries, pour lesquelles nous sommes heureux de pouvoir dessiner, à leur demande, des stands de petite taille qui leur permettent de respecter leurs contraintes budgétaires tout en assurant une belle présence à la Fiac. » Les grosses enseignes, elles, doivent composer avec 80 m2, là où d’autres en proposent 120 ou 150.

Confrontée à cette contrainte, la directrice de la Fiac défend ses initiatives successives pour gagner en surface. « La Fiac est la seule manifestation de toutes celles qui ont lieu au Grand Palais à utiliser tous les espaces actuellement disponibles. Nous avons même été pionniers dans la création de nouveaux espaces, notamment avec l’ouverture des galeries au premier étage. » Alors que la foire cherche à s’étendre hors du Grand Palais, l’expérience peu concluante d’« Officielle » à la Cité de la mode et du design a permis de tirer des leçons. « Il est très difficile de faire une foire sur deux sites, qui au final ne sont pas considérés à égalité. Dans la perception des exposants et même du public, un endroit est mieux qu’un autre. À Londres, l’avènement de Frieze Masters a fait du tort à Frieze Contemporary. » Relancé cette année, le secteur design n’avait pas résisté à la pression, faute d’espaces adéquats au Grand Palais.

À défaut de pouvoir pousser les murs, investir d’autres sites reste complexe. Créer une Fiac design adossée à la Fiac ? Pour l’accueillir, le Musée des arts décoratifs a été envisagé. Une option vite abandonnée en raison de prix prohibitifs. Le Palais d’Iéna ? Les galeristes concernés l’ont trouvé trop éloigné du Grand Palais. Mais il en faudrait davantage pour entamer l’inoxydable volontarisme de la directrice de la foire : « Le Grand Palais est beaucoup plus grand que ce que l’on pense. Et donc, à terme il y a une issue. » Laquelle devra attendre 2023 et sa réouverture, une fois réalisés les travaux, prévus à partir de 2020. À moins qu’entre-temps, le nouveau site temporaire offre davantage de possibilités. « L’annonce ne peut pas venir de moi mais Anne Hidalgo, la maire de Paris et Sylvie Hubac, la présidente de la RMN-Grand Palais sont toutes les deux extrêmement mobilisées sur le choix d’un site central et prestigieux, dont les conditions de construction sont en cours d’élaboration. C’est un projet génial, à proximité du Grand Palais. Ce n’est pas pour moi un repli, une sorte de période dramatique pendant laquelle il va falloir prendre notre mal en patience. Au contraire. D’autres bâtiments ont été construits pour faire face à des échéances temporaires… comme le Grand Palais ! On peut aussi s’inscrire dans l’histoire. »

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°486 du 6 octobre 2017, avec le titre suivant : Fiac 2017, une foire à l’étroit

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