MAASTRICHT / PAYS-BAS
Une trentaine d’exposants se sont désistés pour l’édition de mars après un courrier de l’organisateur de la foire.
Alors que la prochaine Tefaf de Maastricht doit normalement se tenir en mars 2022 (*), la reprise de la pandémie pourrait conduire à son annulation, à l’instar de la Brafa. La Tefaf a adressé le 4 décembre dernier un courriel à ses exposants leur apportant des précisions sur les frais d’annulation qu’ils devraient supporter si jamais la foire ne se tenait pas - question sur laquelle elle doit statuer ce 15 décembre.
Dans ce message, les organisateurs indiquent que les exposants pouvaient renoncer à participer au salon jusqu’au vendredi 10 décembre. « Jusqu’à et y compris cette date, Tefaf conserve 7 500 € pour les dépenses et autres obligations contractuelles ». Puis, ils précisent que « la Tefaf ne demandera pas aux exposants de payer les frais de location de stand (prix au m2) si elle décide d’annuler avant le 15 décembre » et de poursuivre : « si le gouvernement néerlandais nous oblige à annuler à une date ultérieure, après le 15, il est important d’être conscient que cela aura des implications financières pour tous les participants ».
Plusieurs marchands se sont dit révoltés par cette lettre. « Ce qui est en train de se passer est inimaginable ! », a lancé l’un d’entre eux. Quatre jours plus tard, en France, le 8 décembre le Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) - estimant peu clair ce courriel - a envoyé un mail à ses adhérents dans le but d’attirer leur attention.
Les marchands qui ont souhaité se rétracter avant le 10 décembre ont perdu leur acompte de 7 500 €. « Au moins une trentaine de marchands, français et étrangers et une bonne partie de la section design », se sont désistés. « Moi, j’ai simplement envoyé un mail vendredi pour signifier à la Tefaf que, dans ces conditions, je ne prenais pas ce risque et que donc, je me retirais », a indiqué un exposant sous couvert d’anonymat. Et de continuer : « je n’en ai pas dit plus mais je trouve leur manière de faire scandaleuse. C’est purement et simplement de l’escroquerie ».
D’autres marchands, craignant de perdre leur place au sein de la prestigieuse foire hollandaise ou suffisamment solides financièrement, ont payé les acomptes tandis qu’une poignée a signifié à la foire qu’ils voulaient bien être solidaires mais qu’ils ne payeraient pas au-delà des 13 500 € d’acompte en cas d’annulation.
Le CPGA a alerté ceux qui ne souhaitent pas se rétracter, qu’ils s’exposent à perdre la totalité de l’acompte, soit 13 500 €, si la Tefaf annule son édition 2022 le 15 décembre. « Comment peut-on justifier qu’on prend près du double à quelqu’un qui attend 5 jours ! », s’est exclamé un marchand hors de lui.
Le comité a aussi attiré l’attention sur le cas où un exposant se rétracterait après le 15 décembre alors que la foire est maintenue. « Dans ce cas, l’ensemble des frais (general costs, prix du stand au m2…) resteraient dus à la Tefaf ». Si cela devait se produire, « ce serait plus de 40 000 € qui partiraient en fumée pour moi », fulmine un participant.
Dernier cas de figure : que se passerait-il si la foire était maintenue mais qu’elle est contrainte d’annuler entre le 15 décembre et le 6 mars suite à une décision du gouvernement hollandais pour raison sanitaire ? Pour le CPGA, les « implications financières » évoquées par le message de la Tefaf restent floues et il aimerait obtenir des explications.
Pourquoi la Tefaf n’attend-elle pas le 15 décembre avant de réclamer le paiement des acomptes pour un événement qui pourrait être annulé ? La réponse est simple : depuis presque deux ans, la Fondation qui gère la manifestation n’a pas encaissé d’argent. « Le problème est que seuls les exposants supportent le risque de l’annulation. Pas Stabilo (qui monte les stands et coûte une fortune), ni le MECC (Maastricht Exhibition & Conference Centre) - le loueur de la salle d’exposition… », indique un marchand.
(*) Depuis la rédaction de cet article, la Tefaf a annoncé, le 15 décembre, qu’« en raison des inquiétudes croissantes liées à la volatilité mondiale du Covid-19 », sa 35e édition était annulée. Un report est à l’étude.
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Les exigences de la Tefaf en cas d’annulation font hurler les marchands
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