À l’étage du Grand Palais, la Fiac convie les jeunes galeries dynamiques à présenter leurs découvertes. Un secteur, dit « des galeries supérieures », devenu synonyme de nouveauté.
C’est, aux dires de certains, devenu désormais le secteur le plus attendu de la Fiac. Au Grand Palais, plus d’un emprunte directement les volées d’escalier de marbre pour atteindre les galeries supérieures, promesses de fraîcheur et de surprises. Après quelques années dans la Cour carrée du Louvre, puis en 2014 et 2015 dans une foire annexe, « Officielle », au statut mal lisible et commercialement peu rentable, la soixantaine de galeries dites émergentes (sur un total de 192) sélectionnées cette année se retrouvent donc sur les coursives du Grand Palais, pas vraiment jalouses de leurs pairs du rez-de-chaussée. Outre le secteur général, on y trouve le Salon d’honneur, le secteur Lafayette et le Salon Jean Perrin (lire encadrés), avec chacun des caractéristiques propres.
Dans le secteur Général des galeries supérieures, la Fiac a invité vingt-quatre galeries. Soit un tiers de moins que l’an dernier. Côté international, on note la présence d’Édouard Malingue, basé à Hongkong et Shanghaï, du New-Yorkais David Lewis ou de la Green Art Gallery de Dubaï. Côté français, on retrouve les Parisiens Thomas Bernard (Cortex Athletico), Gaudel de Stampa, Valentin, mor charpentier ou Jérôme Poggi, qui montre un face-à-face entre l’artiste et architecte Yona Friedman, 94 ans, et la Canadienne Larissa Flasser, 42 ans, dont les œuvres graphiques dialoguent avec l’architecture. De fait, la tendance de cette édition de la Fiac semble être moins au solo show, qui présente le danger d’un flop si les collectionneurs boudent un stand trop monolithique, qu’à la confrontation de deux artistes. Laquelle permet de créer des résonances entre artistes de générations différentes et de proposer des gammes de prix variés, sans perdre le visiteur dans un accrochage hétéroclite. Ainsi espaivisor, galerie espagnole de Valence, engage la conversation sur le thème de la figure maternelle entre deux artistes majeures de la performance des années 1970, la Française ORLAN et l’Argentine d’origine polonaise Lea Lublin, décédée en 1999. Emanuel Layr, de Vienne (Autriche), réunit le matiérisme des peintures de l’Autrichienne Lisa Holzer et la rugosité des sculptures de l’Allemande Lena Henke. La galerie bruxelloise Meessen De Clercq promet un duel plein de poésie entre les œuvres graphiques à la fumée et à la suie de l’Italien Claudio Parmiggiani, figure de l’Arte povera, et les lettres sculptées de l’artiste vietnamien Thu-Van Tran.
La galerie Allen a invité le jeune artiste français Maxime Rossi à répondre aux images de Corita Kent, cette religieuse américaine autrice dans les années 1960-1970 de sérigraphies pop. Avec des œuvres mises à prix entre 2 500 à 8 500 euros, un stand dans les étages supérieurs de la Fiac est pour le galeriste australien Joseph Allen Shea, qui a ouvert fin 2013 un espace à Paris, entre la gare du Nord et Pigalle, « l’occasion de s’intégrer plus encore sur la place parisienne, et de poursuivre une démarche de suivi auprès de collectionneurs engagés », qu’ils soient institutionnels ou privés. Et plus généralement « un bon investissement », alors que pour certaines jeunes galeries, la participation à la Fiac est principalement rentable en termes de visibilité.
Pour sa première participation, la galerie parisienne untilthen présente elle aussi les œuvres de deux artistes : les toiles agrémentées de tambourins du Britannique Paul Lee (environ 21 000 euros pièce) et les dessins du Portugais Diogo Pimentão (entre 7 000 et 30 000 euros). Pour la codirectrice de la galerie Mélanie Meffrer Rondeau, la dynamique de la Fiac devrait permettre de faire connaître la nouvelle implantation de la galerie, boulevard Magenta, avec l’ouverture au même moment d’une exposition Douglas Gordon, et ainsi d’« affirmer son engagement dans la ville ».
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Fiac 2017, la création émergente monte au créneau
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°486 du 6 octobre 2017, avec le titre suivant : Fiac 2017, la création émergente monte au créneau