Foire & Salon

Fiac : les galeries émergentes prennent de la hauteur

Par Magali Lesauvage · lejournaldesarts.fr

Le 20 octobre 2017 - 568 mots

PARIS [20.10.17] - Sur les coursives du Grand Palais, le secteur émergent démontre la qualité prospective de la Fiac. Les transactions semblent être au rendez-vous.

Malgré la chaleur, dont se plaignent invariablement chaque année exposants et visiteurs, la plupart des bouteilles de champagne sont encore dans leur seau. Pourtant il y a déjà foule à l'étage du Grand Palais en ce mercredi après-midi, veille d'ouverture de la Fiac. Et quelques-uns ont craqué pour célébrer la joie d'être là, dans ce secteur des galeries dites émergentes. Une sorte de Fiac bis où l'on croise un public plus jeune, en quête de nouveautés et de surprises, et des œuvres dont les prix dépassent rarement les 100 000 euros.

Benoît Porcher, fondateur de la galerie Semiose, à Paris, a la mine des bons jours. « On a déjà vendu un tiers des toiles de notre solo show de Steve Gianakos, et deux sculptures sur trois de Stefan Rinck [exposées au jardin des Tuileries dans le cadre de la Fiac hors-les-murs, ndlr] ont trouvé acquéreur », se réjouit-il. Bleu touareg, son stand est situé à l'entrée du salon Jean Perrin, quelque peu à l'écart du parcours, au regret de certains galeristes. Une belle sélection s'y trouve cependant, avec notamment l'expo individuelle de Sammy Baloji chez Imane Farès, la conversation chez Selma Feriani entre les dessins de Massinissa Selmani et les vidéos d'Ismaïl Bahri (dont Esquisse a été vendue dès le vernissage contre 3 800 euros), ou les pièces proposées par la succession de Michel Journiac chez Christophe Gaillard (notamment une imposante sculpture de Mariannes enchaînées et masculinisées vendue 150 000 euros).

Plus loin le Salon d'honneur porte bien son nom puisque les galeries y disposent de plus vastes espaces. Ainsi les Parisiens Balice et Hertling font étalage des tableaux de résine de Neil Beloufa et de sculptures de Morgan Courtois, tout en exposant une toile de Simone Fattal à 21 000 euros. Sur l'impressionnant stand des Berlinois de Peres Projects, la toile Meet M. Romance de Mark Flood, dénonçant le machisme ambiant, démontre la capacité des artistes à aborder sans délai les sujets d'actualité (et celle de la Fiac à les relayer). Puis les espaces se resserrent et on se bouscule sur les coursives qui surplombent l'aile sud du Grand Palais. Ce sont les accrochages les plus épurés qui attirent l'œil. Ainsi chez Martine Aboucaya fonctionne à merveille le dialogue conceptuel et minimal entre Peter Downsbrough et le duo Detanico/Lain, dont la galeriste vendait dès la première heure une œuvre sur feuilles de papier à 5 500 euros. Même volonté nette de ne pas brouiller la rétine pour la galerie new-yorkaise Queer Thoughts, avec les pièces radicales de l'artiste afro-américaine Diamond Stingily (notamment ces tresses noires démesurées pendues au mur), présentée pour la première fois seule hors des Etats-Unis. Une première fois également pour la galerie Instituto de Visión de Bogotá, qui comme sa compatriote Casas Riegner profite des événements autour de l'année de la Colombie en France, et présente un beau solo show du jeune artiste Felipe Arturo autour du personnage de Huerequeque dans le film Fitzcarraldo de Werner Herzog.

Ainsi les galeries étrangères ne sont-elles pas en reste dans ce secteur émergent, comme le montrait l'affluence chez espaivisor de Valence (Espagne), où l'on se réjouissait des images de performances d'Orlan et Lea Lublin, artiste moins connue. Autant d'exemples qui démontrent la capacité de la Fiac à conjuguer découvertes et redécouvertes.

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Les tableaux de Steve Gianakos sur le stand de la galerie Semiose à la Fiac 2017 (stand 1.K02 - Salon Jean Perrin), Grand Palais, Paris - Courtesy Semiose galerie, Paris Photo A. Mole

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