Un nouveau rapport met en lumière les limites du programme phare de Macron, soulignant la faible diversification des pratiques.
La nouvelle évaluation du Pass culture par la Cour des comptes, rendue publique hier, confirme les critiques émises depuis son lancement en 2021. Si le dispositif a réussi à toucher massivement les jeunes, ses objectifs de démocratisation et de diversification culturelle restent largement inatteints.
Avec près de 4 millions de jeunes bénéficiaires et un taux d’utilisation de 84 % pour la dernière classe d’âge, le Pass culture affiche un succès quantitatif indéniable. Cependant, la réalité est moins éclatante : seuls 68 % des jeunes issus de milieux modestes ont activé leur passe.
De plus, les pratiques réservées sur le Pass manquent de diversité : les livres représentent plus de la moitié des réservations, suivis par les places de cinéma. Les autres formes artistiques, comme le théâtre ou la danse, ne totalisent que 7 % des choix. À cela s’ajoute une tendance marquée : 88,6 % des commandes se font directement via le moteur de recherche de l’application, prouvant que les jeunes y accèdent avec une idée précise en tête. Le passe se contente ainsi de confirmer des habitudes existantes plutôt que de les transformer.
Afin d’assurer un meilleur contrôle public, la Cour plaide pour transformer la SAS Pass culture en opérateur d’État, permettant un encadrement par les règles de la comptabilité publique et une meilleure information. Elle propose aussi que les 32 responsables régionaux de l’animation du Pass soient placés sous la tutelle des directions régionales des affaires culturelles (DRAC).
Le dispositif individuel coûte 244 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 80 millions pour le Pass collectif, soit un total de 324 millions d’euros en 2023. Les magistrats avancent plusieurs mesures pour réduire la facture. Ils recommandent notamment de diminuer la dotation individuelle de 300 € à 200 €, un montant jugé plus en adéquation avec les dépenses réelles (244 € en moyenne). Une autre solution, plus ciblée, serait d’introduire des conditions de ressources afin de réserver le Pass aux jeunes les plus défavorisés.
Le rapport pointe également un manque de vision éditoriale dans les contenus proposés. L’application regroupe aujourd’hui plus de 140 millions d’offres, dont 86 millions de livres. Une surabondance qui noie les utilisateurs sous un flot d’options sans réelle orientation. La Cour insiste sur la nécessité de développer des offres avec un accompagnement culturel, afin de susciter un véritable intérêt pour des formes artistiques moins faciles d’accès.
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Pass Culture, la Cour des comptes remet le métier sur l’ouvrage
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