PARIS
L’organisme de gestion des droits d’auteur, doté en 2018 de 2 millions d’euros pour ses actions culturelles, va créer un site internet original pour la promotion des artistes français à l’étranger.
Paris. L’ADAGP, la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques, n’est pas seulement un organisme qui perçoit les droits de reproduction d’œuvres payés par les éditeurs et qui en redistribue 90 % (36 M€ en 2016) à ses 12 000 artistes membres. C’est aussi, d’une certaine manière, un opérateur culturel. Elle doit ce privilège à la loi de 1985 sur la copie privée qui affecte 25 % des redevances perçues sur les ventes de clés USB ou cartes mémoires au financement de manifestations culturelles ; la loi permet en effet d’en confier la gestion, pour la partie relevant des arts graphiques, à l’ADAGP. Cette taxe affectée est loin d’être symbolique : plus de 1,7 million d’euros. En 2018, avec le reliquat de l’année précédente, cette société d’auteurs dispose de près de 2 millions d’euros pour son action culturelle, action que sa présidente, Marie-Anne Ferry-Fall, souhaiterait rendre plus visible.
Une bonne partie de la somme (540 000 €) est distribuée à des salons, biennales, centres d’art pour un montant variable : plus de 10 000 euros pour Le Bal à Paris ou les Rencontres d’Arles, 2 000 euros pour un petit festival. Au total, 88 manifestations ou lieux profitent de cette subvention publique pour un montant moyen de 6 100 euros. Ici, l’ADAGP se comporte un peu comme une Drac (direction régionale des Affaires culturelles). Elle vient aussi à l’aide du ministère dans son plan en faveur de l’éducation artistique et culturelle, en apportant une somme non négligeable (280 000 €) dans un programme de formation des enfants à la pratique artistique, via le truchement de l’association La Source animée par le peintre Gérard Garouste.
Elle n’oublie cependant pas de soutenir « ses » artistes à travers plusieurs initiatives dont le site ADAGP Images qui ne mobilise pas moins de 320 000 euros. Présenté comme un site assurant le rayonnement des artistes, c’est aussi un site marchand qui permet d’acheter en ligne des reproductions d’œuvres. L’ADAGP finance également à hauteur de 150 000 euros la publication de monographies et organise chaque année les « Révélations », un prix doté de 5 000 euros distinguant de jeunes créateurs dans sept disciplines.
La situation particulière de cet organisme de gestion collective autonome et doté de moyens confortables l’a poussé à s’emparer du problème du (sous)-rayonnement des artistes français à l’étranger. L’ADAGP organise depuis quelques mois des réunions d’un format inédit associant tous les acteurs concernés, du ministère de la Culture et de l’Institut français aux représentants des galeries, musées et centres d’art. Béatrice Salmon, la nouvelle responsable des arts plastiques à la direction générale de la Création artistique, « salue la démarche collaborative » de cette instance baptisée officieusement « groupe export ». Ce comité de pilotage vient de décider de la réalisation d’un site éditorial numérique dans lequel des personnalités étrangères seraient invitées à publier des textes sur les artistes français. L’idée est que la meilleure façon de faire la promotion d’un artiste français est d’en confier le soin à des commissaires d’exposition ou critiques étrangers. Encore faut-il que ce site, qui devrait être lancé dans quelques mois, ait une audience. Ce sera la mission de deux salariés (en cours de recrutement) hébergés par l’ADAGP, qui va d’ailleurs déménager prochainement pour une surface de 1 000 m² dans le 6e arrondissement. L’ADAGP, un auxiliaire décidément très précieux.
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L’ADAGP, ce précieux auxiliaire du ministère de la Culture
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°500 du 27 avril 2018, avec le titre suivant : L’ADAGP, ce prÉcieux auxiliaire du ministÈre de la Culture