Une nouvelle directrice pour les musées de Besançon

La mairie de Besançon (Doubs) vient d’annoncer l’arrivée d’une nouvelle directrice à la tête de ses musées. Le 3 avril prochain, Laurence Madeline remplacera Nicolas Surlapierre - parti diriger le Mac/Val de Vitry-sur-Seine - dans ses fonctions au sein des trois musées de la ville bisontine : le Musée des beaux-arts et d’archéologie, le Musée du Temps, consacré à la tradition horlogère de la ville, et le Musée Comtois, situé dans la citadelle Vauban, qui retrace l’histoire de la région.

Le Musée des beaux-arts de la ville, le plus vieux de France (créé en 1694), a rouvert en 2018 intégralement rénové. Il présente une riche section archéologique regroupant des momies égyptiennes et des œuvres gallo-romaines comme la mosaïque du Triomphe de Neptune ou le magnifique Taureau d’Avrigney, une sculpture en bronze du Ier siècle. 

Son département beaux-arts se distingue par ses collections flamandes, allemandes et hollandaises, mais surtout par sa sélection de peintures italiennes, comme L’ivresse de Noé, dernier tableau du maître vénitien de la Renaissance Giovanni Bellini, ou des portraits peints par Titien ou Le Tintoret. Le chef-d’œuvre du musée est sans conteste le retable de Bronzino, La déploration sur le Christ mort, peint initialement pour le Palazzo Vecchio de Florence, et qui fut ramené à Besançon pour orner la chapelle de Nicolas de Granvelle, natif d’Ornans et chancelier du Saint-Empire sous Charles Quint. C’est lui qui fit construire le palais Granvelle, achevé en 1547, où se trouve aujourd’hui le Musée du Temps. 

Actuellement conservatrice en chef du patrimoine au Musée Guimet à Paris, Laurence Madeline est une spécialiste des avant-gardes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Passée notamment par le Musée Picasso à Paris, le Musée d’Orsay et le Musée d’Art et d’Histoire de Genève, elle bénéficie d’une reconnaissance internationale pour ses commissariats d’expositions menés notamment aux États-Unis, comme celle sur James Ensor au Moma puis à Orsay en 2009, ou celle sur les artistes femmes de l’impressionnisme, qui a voyagé dans plusieurs musées américains en 2017. Elle est également reconnue pour son expertise de l’œuvre de Pablo Picasso ; elle a par exemple assuré le commissariat de l’exposition « Picasso 1932, année érotique » en 2017-2018. 

À travers ce recrutement, la mairie de Besançon souhaite continuer à développement le rayonnement de ses musées en les ouvrant davantage sur l’extérieur afin de conquérir de nouveaux publics, comme elle l’a annoncé dans un communiqué.