NANCY
Malgré la consultation publique de 2016, une association patrimoniale a introduit un recours administratif.
A Nancy, voilà six ans que le projet d’extension du Musée Lorrain suscite l’opposition de plusieurs défenseurs du patrimoine local. Parmi ceux-ci, l’association pour le patrimoine et le rayonnement de Nancy (APRN) vient de porter l’affaire devant le tribunal administratif afin de faire annuler l’autorisation des travaux.
Cette extension a été décidée en 2000, dans le cadre d’un projet de réhabilitation du palais ducal qui abrite le musée. La rénovation des façades du palais ainsi que la restauration des collections sont aujourd’hui achevées.
Ce projet de « musée promenade » trouve dès l’origine des opposants qui s’émeuvent de la destruction d’un mur d’enceinte du XVIIIe siècle, d’une écurie également du XVIIIe, ainsi que d’un bâtiment du XIXe. En 2016, un rapport de l’Institut national de la recherche et de l’archéologie préventive (INRAP) donne partiellement raison aux contestataires, préconisant la préservation du mur d’enceinte. Malgré l’accord de principe donné pour le projet initial par la Commission des monuments historiques en 2015, la mairie se montre à l’écoute des critiques en demandant une révision du projet.
A l’été 2016, les nancéiens sont invités à se prononcer sur deux projets : 55 % des votants choisissent celui qui préserve le mur d’enceinte et l’écurie. Mais cette procédure démocratique n’a pas fait taire les critiques, puisque l’APRN veut l’annulation des travaux. Un premier recours est déposé en juillet 2018, augmenté d’un mémoire complémentaire en mars.
Les doléances de l’association portent sur deux points. La destruction du corps de gendarmerie datant du XIXe qui serait remplacé par le pavillon moderne, en contradiction avec le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) qui était en vigueur en mai 2018, lorsque l’autorisation fut délivrée. Jean-Charles Vogley indique que la mairie a bien entrepris une révision du plan où elle propose la déclassification de ce bâtiment, mais pour l’instant cette modification ne serait pas adoptée. Le second point est l’usage de matériaux modernes comme le verre sérigraphié, « proscrit » dans l’enceinte du périmètre du PSMV, toujours selon le trésorier de l’association.
La mairie fait valoir un avis favorable unanime de la Commission nationale des monuments historiques, qui a également validé la conformité du projet au PSMV. « Concernant la soi-disant ‘’conformité architecturale du projet’’, qui conduit certains à confondre leurs goûts et la loi, il faut rappeler que le projet de rénovation du Palais des Ducs de Lorraine a été travaillé avec les services de l’Etat depuis le début », ont rappelé les services de la mairie dans les colonnes de l’Est républicain.
La mairie met également en avant le référendum de 2016, ainsi que l’impact positif qu’aurait le projet sur l’ensemble nancéien classé à l’Unesco. Elle compte sur un « regain d’attractivité » grâce à une nouvelle muséographie plus moderne, et le « recours massif aux innovations numériques ».
Le tribunal administratif jugera bientôt du destin du futur pavillon de verre et du corps de gendarmerie XIXe… un édifice qui n’est « pas le bâtiment d’intérêt historique le plus intéressant », concède Jean-Charles Vogley. Ce qui reste en débat est donc l’application stricte des mesures de protection prévues par le PSMV. Pour l’association, la Commission des monuments historiques est en contradiction avec l’actuel PSMV… bien qu’un nouveau plan entre bientôt en vigueur.
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Nouveau recours contre le projet d’extension du Musée lorrain
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