Royaume-Uni - Politique culturelle

Des députés britanniques veulent amender la législation sur les restes humains

Par Cordelia Hales · lejournaldesarts.fr

Le 14 mars 2025 - 406 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Ils veulent notamment interdire la vente ou l’expositions de restes humains de plus de 100 ans, dont les momies égyptiennes.

Momie égyptienne du British Museum. © Ibex73, 2016, CC BY-SA 4.0
Une momie égyptienne du British Museum.
© Ibex

Le groupe parlementaire multipartite pour les réparations africaines (APPG-AR), dirigé par la députée travailliste Bell Ribeiro-Addy, a récemment soumis 14 propositions au gouvernement britannique. Celles-ci visent l’interdiction de la vente et de l’exposition des restes humains (os, squelettes, peau, cheveux, tissus intégrés dans des objets culturels) dans les musées et autres institutions sauf à des fins éducatives ou religieuses. Le groupe propose également la création d'un cadre juridique pour leur restitution. Ces propositions se fondent sur leur rapport « Laying ancestors to rest »

Le rapport recommande de réviser le « Tissue Act » de 2004 afin d'y inclure les restes humains de plus de 100 ans, notamment ceux collectés pendant la période coloniale. Jusqu'à présent, seuls les restes humains de 100 ans ou moins étaient soumis à l'interdiction d'exposition, à moins que les communautés dont sont issus les restes humains n'aient donné leur accord préalable. Dans les faits cela aboutirait à ne pas exposer de momies égyptiennes.

Le groupe recommande également d’introduire une licence obligatoire pour toute institution détenant des restes humains, en particulier ceux ayant un lien direct avec des communautés africaines. Cette licence limiterait l'exposition publique à des fins strictement éducatives ou religieuses et garantirait que ces restes ne soient pas utilisés à des fins commerciales, comme cela a été le cas par le passé dans certains musées. Aujourd’hui la vente, l'achat et l'exposition de restes humains sont autorisés à condition que les restes n'aient pas été acquis illégalement.

L'APPG-AR préconise la création d'un cadre juridique pour la restitution des restes humains emportés durant la période coloniale, afin de permettre leur retour dans les pays d'origine lorsque cela est possible. Aujourd’hui les musées peuvent décider de restituer certains restes humains à leurs communautés d'origine, mais ils ne sont pas légalement obligés de le faire. Le rapport suggère également de créer un mémorial ou un lieu de sépulture au Royaume-Uni pour les dépouilles qui ne peuvent être restituées parce que leurs origines exactes ne sont pas identifiables.

La France a adopté en 2023 une loi sur la restitution des restes humains des collections publiques, les demandes de restitution doivent être faites au nom d'un groupe humain vivant encore dans le pays et dont la culture est active, elle ne s'applique qu'aux personnes décédées après l'an 1500 et la restitution ne peut avoir lieu qu'à des fins funéraires. 
 

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