LONDRES / ROYAUME-UNI
L'Éthiopie s'est réjouie lundi du prochain retour au pays d'un trésor national : des mèches de cheveux ayant appartenu à l'empereur Theodoros II mais conservées depuis 1959 au National Army Museum, à Londres.
C'est "un geste exemplaire de bonne volonté" de la part du musée, a salué l'ambassade éthiopienne dans un communiqué, alors que la restitution des œuvres d'art et des biens africains acquis par les pays occidentaux durant la colonisation reste un sujet polémique. Au Royaume-Uni, les musées s'opposent généralement aux restitutions en arguant que les pièces conservées dans les musées sont visibles par tous. Mais le National Army Museum s'est lui estimé "heureux" de répondre à la requête des autorités éthiopiennes formulée en avril 2018, la jugeant "raisonnable" car hautement symbolique. "Nous sommes impatients de pouvoir rendre au peuple d'Ethiopie ces restes humains symboliques", a ainsi déclaré dans un communiqué Justin Maciejewski, directeur du musée.
Ces mèches représentent "les restes de l'un de nos leaders les plus révérés et appréciés", a abondé l'ambassade. L'empereur Theodoros II est notamment admiré par les Ethiopiens pour s'être suicidé lors de la prise de Magdala en 1868, afin de ne pas être fait prisonnier par les forces britanniques. "Notre décision de restituer (les cheveux) se fonde essentiellement sur le désir de les déposer à l'intérieur de la tombe" de l'empereur, située dans un monastère du nord de l'Ethiopie, a aussi expliqué Terri Dendy, en charge du dossier au sein du National Army Museum.
Le musée et les autorités éthiopiennes discuteront jeudi des modalités de restitution. Le National Army Museum affirme avoir obtenu ces mèches de cheveux auprès "de la famille d'un artiste ayant peint l'empereur sur son lit de mort". L'ambassade affirme de son côté qu'elles ont été récupérées par un corps expéditionnaire britannique après le suicide de l'empereur. A l'époque, la reine Victoria avait envoyé ses troupes vers Magdala, où l'empereur avait sa cour, officiellement dans le but de libérer des prisonniers britanniques détenus dans la citadelle. Cette expédition s'était aussi soldée par le pillage de plus de 500 manuscrits anciens et parchemins, deux couronnes en or, des croix et un calice en or, en argent et en cuivre, des tableaux et icônes, des vêtements royaux et ecclésiastiques ainsi que des boucliers et des armes fabriqués entre le XIVème et le XIXème siècle.
Cet article a été publié par l'AFP le 4 mars 2019.
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Un musée londonien va restituer une mèche de cheveux impériale à l'Ethiopie
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