Musée Lorrain : le nouveau maire veut « aller vite »

« Rouvrir au plus vite » : voilà l’ambition martelée par Bernard Masson, adjoint à la Culture de la ville de Nancy, pour le Musée lorrain. Fermé depuis 2018, le musée doit bénéficier d’un ambitieux projet d’extension lancé en 2013 par le précédent maire Laurent Hénart (DVD). 

Les appels d’offres infructueux et l’annulation des travaux pour non-conformité avec le Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) nancéien ont fini d’embourber ce projet, largement dénoncé par des associations patrimoniales. Le 12 avril dernier, le nouveau maire Mathieu Klein (PS), a dévoilé sa version de l’extension du Musée lorrain : un projet qui reprend les grandes lignes de celui de son prédécesseur, tout en le délestant des éléments controversés, avec une ouverture envisagée à l’horizon 2027.

Le bâtiment en verre sérigraphié sur deux étages, décrié pour son impact sur le paysage de la vieille ville, laisse ainsi place à une allée couverte d’un niveau. L’amphithéâtre en sous-sol de 433 m² n’est pas non plus retenu dans la nouvelle version : une partie des extensions en sous-sol sont toutefois conservées pour abriter les expositions temporaires ainsi que les espaces pédagogiques. 

« Plus sobre, plus apaisé », résume Bernard Masson. « Notre objectif est d’éviter tout écueil juridique ou financier, précise l’adjoint au maire, il faut que l’on puisse rentrer dans l’enveloppe financière. » Du projet de son prédécesseur, la nouvelle mairie reprend le tour de table finalisé entre État, Région, Département et ville, qui réunit 43 millions d’euros. Le projet muséographique initial est également conservé tel quel.

Du chemin a été parcouru depuis la campagne des élections municipales de juin 2020, durant laquelle Mathieu Klein évoquait l’idée d’abandonner l’extension du Musée lorrain. Devenu maire, il a désormais pour objectif de mener ces travaux dans les meilleurs délais, alors que son prédécesseur, redevenu conseiller municipal, souhaite quant à lui « prendre le temps de la réflexion », et demande le report du projet. 

Ce chantier très politique est également suivi de près par les défenseurs du patrimoine local, comme Françoise Hervé, candidate malheureuse aux élections municipales, pour qui la « version Mathieu Klein » ne règle ni les problèmes financiers, ni la mise en conformité avec le PSMV. « Le Musée lorrain a-t-il besoin d’un abribus géant ? », interrogeait-elle dans la presse locale, pour évoquer la galerie ouverte d’un niveau qui remplace le bâtiment de verre. 

Bernard Masson assure de son côté travailler étroitement avec l’architecte des bâtiments de France (ABF) afin de rendre un projet irréprochable sur le plan légal. « Un projet comme celui-là, il serait bizarre qu’il fasse l’objet d’un consensus », souligne l’adjoint à la Culture. Prochaine étape : le lancement des marché publics à la fin de l’année, pour pouvoir démarrer les fouilles préventives et les quatre années de travaux au plus vite.