LONDRES / ROYAUME-UNI
Jusqu’alors directeur de la National Portrait Gallery, il intègre le musée alors que ce dernier est ébranlé par plusieurs scandales.
Directeur de la National Portrait Gallery depuis 2015, Nicholas Cullinan prendra les commandes du British Museum à compter de l’été prochain, alors que le musée traverse une période particulièrement délicate. Une nomination sans surprise, qui fait suite à la démission du précédent directeur Hartwig Fischer l’été dernier compte tenu du scandale provoqué par le vol de près de 2 000 objets des collections. Depuis septembre 2023, la direction du musée était assurée en intérim par Mark Jones, l’ancien directeur du Victoria and Albert Museum.
Le conservateur américain, âgé de 46 ans, a étudié l’histoire de l’art au Courtauld Institute of Art de Londres. Il débute sa carrière professionnelle à la National Portrait Gallery en tant qu’assistant au service des visiteurs entre 2001 et 2003, et travaille ensuite pour de prestigieux musées britanniques, européens et américains comme la Solomon R. Guggenheim Museum de New York, le Guggenheim Museum de Bilbao et la Peggy Guggenheim Collection de Venise. Entre 2007 et 2013, il est conservateur d’art moderne à la Tate Modern de Londres, où il assure le commissariat d’expositions comme « Duchamp, Man Ray, Picabia » (2008) ou « Henri Matisse: The Cut-Outs » (2014). Il intègre ensuite le Met à New York en tant que conservateur d’art moderne et contemporain (de 2013 à 2015).
Depuis 2015, il était directeur de la National Portrait Gallery. Il a alors supervisé un important réaménagement de l’institution, d’une durée de trois ans et d’un montant de 41,3 millions de livres sterling (48,3 millions d’euros), qui a permis d’augmenter les espaces publics du musée d’environ 20 %. « Il a montré sa capacité en tant que directeur de la National Portrait Gallery à superviser à la fois une rénovation physique majeure et un renouvellement convaincant de l’objectif d’une manière qui ne prend pas parti, mais rassemble les gens et a été acclamé universellement » a salué George Osborne, le président du British Museum.
Des compétences qu’il devra mettre à profit à la tête du British Museum. L’institution, vieille de 270 ans, a été fortement ébranlée par le vol de près de 2 000 bijoux et pierres précieuses, qui a révélé d’importantes failles dans la gestion de ses collections. Le musée doit renforcer ses mesures de sécurité et d’inventaire de ses collections – qui comprennent environ huit millions d’œuvres – tout en faisant face à des pressions croissantes pour la restitution d’objets à la provenance contestée les marbres du Parthénon étant les plus connus.
Nicholas Cullinan aura la charge de superviser l’ambitieux plan d’extension et de rénovation du bâtiment du musée à Bloomsbury, un projet prévu sur dix ans et estimé à 1 milliard de livres sterling (1,2 milliard d’euros). Il hérite du partenariat très controversé que le British Museum a signé avec la compagnie pétrolière BP, avec à la clé une aide de 50 millions de livres (58 millions d’euros) étalés sur dix ans. Lorsqu’il était à la tête de la National Portrait Gallery, il avait mis fin à l’accord de parrainage que l’institution entretenait avec BP depuis trente ans.
Nicholas Cullinan a indiqué être prêt à faire entrer le musée « dans un nouveau chapitre » qui englobera d’« importantes transformations, tant architecturales qu’intellectuelles ». « Je ne peux pas imaginer un meilleur défi ou une meilleure opportunité de construire sur cette base, que de réimaginer collectivement le British Museum pour un public le plus large possible » a-t-il ajouté.
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Nicholas Cullinan prend la tête du British Museum
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