LONDRES / ROYAUME-UNI
Ils s’opposent aux parrainages pétroliers du Science Museum et du British Museum. Rejoints par des militants pro-palestiniens.
À Londres, les défenseurs de l’environnement ont multiplié les actions contre certaines institutions culturelles au cours des derniers jours. En cause, les partenariats qu’elles entretiennent avec de grandes compagnies qui exploitent des combustibles fossiles. Des groupes d’éco-activistes se sont ainsi rassemblés pour protester contre les parrainages du Science Museum et du British Museum.
Samedi 23 mars, plus de cent cinquante personnes ont manifesté contre l’ouverture de la nouvelle galerie du Science Museum de Londres sponsorisée par Adani, un groupe indien actif dans le secteur de l’énergie qui détient d’importants intérêts dans l’industrie du charbon. Inaugurée le 26 mars, l’Adani Green Energy Gallery vise à montrer comment les énergies renouvelables peuvent lutter contre le changement climatique. « Elle présentera la vision scientifique d’un avenir durable, alimenté par les énergies renouvelables et les technologies à faible émission de carbone » a précisé Gautam Adani, directeur de la société, sur X (anciennement Twitter).
Lorsque qu’il avait été annoncé en 2021, ce partenariat avait déjà été dénoncé par plusieurs scientifiques du Science Museum et par de jeunes militants écologistes, qui avaient passé la nuit dans le musée en signe de protestation. Les manifestants se sont cette fois-ci rassemblés dans une cage d’escalier du musée et ont dispersé des confettis noirs en chantant et répétant les mots « environment justice now » (justice environnementale maintenant).
Menée par le mouvement écologiste Fossil Free Now, la manifestation rassemblait également des membres de l’organisation South Asia Solidarity Group et des militants pro-palestiniens. Ils protestaient non seulement contre le fait que le groupe Adani affirme être en pleine transition écologique alors qu’il investit dans l’extraction et l’importation de charbon, mais aussi contre sa « complicité » dans la guerre de Gaza et dans la répression ethnique en Inde. Ils accusent Adani d’avoir forcé les communautés tribales Adivasi à quitter leurs terres ancestrales pour pouvoir mener ses opérations, et rappellent qu’il est actionnaire de la société Elbit Systems, qui fabrique les drones Hermes 900 utilisés par les forces de défense israéliennes (FDI) à Gaza.
Le lendemain, c’était au tour du British Museum d’être dans le collimateur des activistes. L’action menée par le groupe Energy Embargo for Palestine a contraint le musée à évacuer les visiteurs et à fermer ses portes le dimanche après-midi. Bloquant l’entrée du bâtiment, les manifestants ont appelé le British Museum à mettre fin au parrainage du British Petroleum (BP), compagnie pétrolière avec qui il entretient un partenariat depuis dix ans. Le musée avait annoncé y mettre un terme en juin 2023, pour finalement se raviser en décembre en signant un nouveau contrat avec BP avec à la clef une aide de 50 millions de livres (58 millions d’euros) étalés sur dix ans.
Des manifestants pro-palestiniens se sont là aussi joint aux militants pour le climat. Brandissant des banderoles « Sponsored by BP = sponsored by colonial genocide » (sponsorisé par BP = sponsorisé par le génocide colonial), ils ont dénoncé le fait que BP tire profit de licences d’exploration gazières offshore accordées par Israël depuis le début de la guerre contre Gaza.
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Les éco-activistes ne relâchent pas la pression en Grande-Bretagne
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