Pour sa troisième édition, la jeune foire Paris Internationale s’impose comme l’événement qui monte. À la pointe, elle investit cette année les anciens locaux de « Libération ».
Ne pas se fier à son nom, ronflant comme celui d’une Exposition universelle de la Belle Époque, mais plutôt au « Aaaahhh !!! » qui barre son affiche comme une clameur enthousiaste. Si la jeune foire off Paris Internationale se veut à la fois très parisienne et ouverte au monde, avec dix-sept pays invités, elle revendique une spontanéité et une liberté de ton tournées vers la jeune génération de galeristes et d’artistes – à la manière de Liste Art Fair, à Bâle, à laquelle on l’a déjà comparée. Avec cependant quelques exceptions. Ainsi sur les cinquante-cinq galeries sélectionnées, on trouve Lefebvre & Fils, maison fondée au XIXe siècle rue du Bac, à Paris, et spécialisée dans la céramique contemporaine. Comme elle, treize participent pour la première fois, à l’instar de la galerie Marfa’ de Beyrouth, qui y fêtera son deuxième anniversaire.
À l’initiative de Paris Internationale, cinq galeries (Antoine Levi, Crèvecœur, High Art, Sultana à Paris, et Gregor Staiger à Zürich) cherchant un nouveau modèle de rapport au marché. La structure, rappelons-le, est originale, puisqu’il s’agit d’une association, avec des espaces loués à moins de 10 000 euros. Plusieurs organisations à but non-lucratif, comme Treize (structure associative d’exposition et de production artistique et musicale basée à Paris), sont par ailleurs invitées, dénotant le caractère expérimental de la manifestation. Pour Silvia Ammon, qui codirige la foire avec Clément Delépine, « il y a un esprit de famille, car la sélection se fait sur invitation, et non par candidature ». Ouverture ou fermeture d’esprit, donc ? Selon Alix Dionot-Morani, codirectrice de la galerie Crèvecœur, « l’originalité de Paris Internationale est qu’il y a un rapport de collaboration et non de concurrence entre les galeries, qui ont pour point commun une démarche de recherche ». Avec cependant toujours une visée commerciale. Par exemple, Crèvecœur propose cette année des œuvres des frères Quistrebert, de David Rappeneau et Than Hussein Clark dans une gamme de prix allant de 3 000 à 20 000 euros. Des tarifs relativement accessibles qui ont, lors des éditions précédentes, attiré autant les primo acheteurs que de grands collectionneurs français et internationaux, souligne Alix Dionot-Morani.
Délaissant l’architecture haussmannienne de l’avenue d’Iéna, où elle s’était installée pour les deux premières éditions, Paris Internationale se donne cette année pour point d’ancrage un lieu historiquement marqué, les anciens locaux du quotidien Libération, 11 rue Béranger, à deux pas de la place de la République. Le vaste bâtiment abrite la célèbre « vis », large rampe circulaire, avec au sommet une terrasse qui offre un spectaculaire panorama sur la ville. Une architecture brute qui devrait attirer un public plus jeune, familier du Haut Marais. Avec un programme d’« événements participatifs quotidiens, entre ateliers et conférences » organisés par le collectif d’artistes parisiens The Cheapest University, l’ancienne ruche bourdonnante devrait retrouver son effervescence passée.
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Paris Internationale, la foire nouvelle génération
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°486 du 6 octobre 2017, avec le titre suivant : Paris Internationale, la foire nouvelle génération