FRANCE
Le chiffre d’affaires des cinq premiers opérateurs a baissé de 30 % au premier semestre, emporté par le plongeon de Christie’s.
L’euphorie post-Covid est-elle retombée après deux années exceptionnelles pour les enchères en France ? Le chiffre d’affaires des cinq premières maisons de ventes, qui donne la tendance du secteur, a baissé de 30 % par rapport à l’an dernier pour s’établir à 518 millions d’euros.
Sotheby’s repasse devant Christie’s qui occupait la première place depuis 2020, avec un total de 153,3 millions d’euros de produit d’adjudications (frais inclus, hors TVA) - une légère baisse de 7 %. La maison de ventes de Patrick Drahi enregistre le lot le plus chèrement adjugé ce premier semestre en France, avec Tête de femme de Bacon (6,4 M€). Parmi les ventes qui ont enregistré les plus hauts chiffres d’affaires : la vacation consacrée aux surréalistes (17 M€) ou celle de design (16,6 M€). En revanche, les collections n’ont pas franchement brillé - celle de Jacques Garcia ou bien celle d’Hélène Leloup - avec des résultats en-dessous de ceux escomptés.
Artcurial arrive sur la deuxième marche du podium - une place qu’elle n’avait pas occupée depuis 2019 - avec 135 millions d’euros récoltés TVA incluse (autour de 122 M€, hors TVA *). Elle affiche cependant une baisse (13 %). 17 enchères millionnaires ont marqué cette première partie d’année contre 13 l’an passé mais l’année dernière, l’opérateur avait cédé Le Panier de fraises des bois, de Chardin (24,4 M€). Pour ce semestre, son enchère la plus élevée est allée à une Ferrari 340 America Barchetta Touring Superleggera de 1951, vendue pour 5,7 millions lors du salon Rétromobile.
Christie’s arrive en troisième position avec 114 M€ (frais inclus, hors TVA). Elle affiche la plus forte baisse (-62 %). Il faut dire que l’an passé, les collections Givenchy, Matisse Monnier ou encore un dessin de Michel-Ange (23,2 M€) avaient dopé son chiffre, passant la barre des 300 millions d’euros. « Mais en général, le 2e semestre est plus fort que le premier », tempère Cécile Verdier, présidente de Christie’s France. L’opérateur a manqué de collections pour ce premier chapitre de l’année mais elle devrait se rattraper au second semestre car elle dispersera en octobre, pendant Paris+ par Art Basel, la collection d’art moderne et contemporain d’Anne & Wolfgang Titze - soit une trentaine de lots estimés 20 à 30 millions.
En quatrième place arrive Bonhams Cornette de Saint Cyr avec près de 78 millions récoltés (frais compris hors TVA) - en augmentation de 46 % par rapport à 2022, année de la fusion. Plusieurs succès ont alimenté ce chiffre, comme les ventes automobiles au Grand Palais éphémère en février (23,3 M€), les ventes organisées lors du Printemps asiatique (16 M€) ou encore la collection Alain Delon (8 M€).
En cinquième position, Millon enregistre 45,6 millions d’euros, dont 14 M€ pour son département art moderne et contemporain. Avec une légère décrue de 8 %, elle fait partie, avec Sotheby’s, des maisons de ventes qui ont limité la baisse ce semestre, avec plusieurs initiatives lancées, comme l’ouverture d’un département Sport ou encore celui consacré au patrimoine des entreprises.
Drouot s’en sort plutôt bien, générant un CA de 338 millions (contre 296 M€ au premier semestre 2022). Ce chiffre comprend les ventes physiques qui se sont déroulées au sein de l’hôtel, les lots adjugés en live (hors de Drouot) ainsi que les ventes online only. Les 489 vacations orchestrées à l’hôtel ont totalisé 206,8 M€. La hausse de 9 % s’explique en partie par un nombre de vacations plus élevé (442 en 2022).
(*) Chiffre estimé par Le Journal des Arts, Artcurial ne souhaitant pas communiquer sans TVA.
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Les ventes aux enchères ont trébuché au premier semestre
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