PARIS
Le galeriste, refusé à la Fiac, ouvre un espace atypique dans sa relation aux visiteurs.
PARIS - Laurent Godin n’a pas été retenu (et il n’est pas le seul) pour participer à la Fiac au Grand Palais. Pas plus que l’année dernière d’ailleurs où il avait été relégué à (Off)icielle, dont c’était la première édition à la Cité de la mode et du design. On se souvient pourtant des expositions personnelles présentées par Laurent Godin sous la verrière, Peter Buggenhout en 2011, Alan Vega en 2012, Haim Steinbach en 2013. Il faut donc en déduire que les artistes de sa galerie, parmi lesquels Claude Closky, Marc Couturier, Marlène Mocquet, Wang Du… (excusez du peu !), ne méritent pas de figurer dans la nef.
Qu’à cela ne tienne, le galeriste de 49 ans a d’autres projets en tête. Et notamment celui d’inaugurer, le 20 octobre, son nouvel espace, d’une surface de 500 m2, dans le 13e arrondissement de Paris. Laurent Godin louait déjà cet ancien entrepôt de stockage depuis 2007 et s’en servait de dépôt, mais il a décidé de l’ouvrir au public. Il y organise aujourd’hui une exposition marquant le 10e anniversaire de la création de sa première galerie parisienne, au 5, rue du Grenier-Saint-Lazare (à l’emplacement de l’ancienne galerie mythique d’Yvon Lambert).
Des relations plus personnalisées
S’il tient à poursuivre pour l’instant l’activité de sa galerie du Marais, Laurent Godin entend établir dans son nouveau lieu des relations plus personnalisées avec les visiteurs. « Les gens viennent de moins en moins dans les galeries. Nous sommes face à des modes de communication souvent impersonnels où l’on est submergé de mails, de SMS, de coups de téléphone. L’enjeu de cette nouvelle adresse est de retrouver une relation plus humaine », explique celui qui, par le passé, a dirigé la galerie de Roger Pailhas à Marseille (de 1990 à 1993) puis à Paris (de 1995 à 1998), et a ensuite été le directeur du centre d’art Le Rectangle à Lyon (de 1999 à 2004).
Pourquoi ouvrir aujourd’hui dans le 13e arrondissement, quartier de galeries à la mode à partir de la deuxième moitié des années 1990 (rue Louise-Weiss et alentours) mais où bien peu d’entre elles demeurent aujourd’hui ? « C’est un lieu situé nulle part. Dans une société exhibitionniste comme la nôtre, la question de la localisation n’avait aucune importance pour ce projet. L’enjeu n’est pas d’avoir un prestigieux pignon sur rue, mais de partager des émotions face à des œuvres avec des amateurs qui font l’effort de venir », précise le galeriste. Il ne compte d’ailleurs pas y imposer un rythme régulier d’expositions mais plutôt une programmation plus souple et liée à l’osmose entre le lieu et des projets d’artistes ou des événements. À l’exemple même de cette exposition qui, pour l’occasion, réunit tous les artistes de la galerie et présente des pièces jamais montrées, et surtout des œuvres réalisées spécialement pour se conjuguer au présent et au futur.
Nombre d’œuvres : 60
Prix : entre 3 000 et 300 000 €
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Laurent Godin en « backstage »
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 31 octobre, puis sur rendez-vous, Galerie Laurent Godin, nouvel espace, 36, rue Eugène-Oudiné, 75013 Paris, tél. 01 42 71 10 66, www.laurentgodin.com, du mardi au samedi 10h-19h.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°443 du 16 octobre 2015, avec le titre suivant : Laurent Godin en « backstage »