Érigé par l’architecte Tony Desjardin au milieu du XIXe siècle, le Rectangle servait alors de salle de bal et de grand café. Ses 300 m2 situés en plein centre-ville sont reconvertis depuis deux ans en espace d’exposition d’art contemporain. Subventionné à hauteur de 900 000 francs par la Ville de Lyon, il a notamment exposé Ernest Pignon-Ernest, Georges Rousse et Ousmane Sow. Son nouveau directeur, Laurent Godin, précise ses orientations.
Le Journal des Arts : L’accrochage de l’exposition n’est-il pas un peu pas conventionnel ?
Laurent Godin : Le choix d’exposer Claude Viallat appartient à mon prédécesseur, François Montmaneix. Mais j’ai été enthousiasmé par la vitalité de ce travail. L’accrochage a été réalisé très vite par Claude Viallat lui-même. Il est vrai que le moment le plus beau de l’exposition a été lorsque toutes les pièces étaient à terre, mais il n’est pas possible de les laisser ainsi. Par ailleurs, il ne s’agit pas d’une exposition conçue pour le lieu ou qui serait mise en scène : l’artiste a travaillé avec des coupons prédécoupés, qui sont très simplement agrafés aux murs. Il faut prendre le temps de regarder chaque œuvre pour goûter la sensualité qui s’en dégage.
Le JdA : Quelle va être votre orientation artistique ?
L.G. : La programmation se met en place très progressivement car je ne suis arrivé qu’en juillet. Je vais privilégier des travaux éclectiques et aller sur des terrains à la limite de l’art contemporain, comme par exemple les photographes de mode. Si nous allons à la périphérie de l’art contemporain, nous ne serons pas un lieu purement expérimental. Avec cette programmation volontairement déséquilibrée, je pense pouvoir fidéliser un public en l’habituant à des œuvres très différentes mais accessibles.
Le JdA : Ce lieu est-il adapté à l’art aujourd’hui ?
L.G. : Je crois qu’il présente des contraintes fortes, comme partout d’ailleurs. Il est davantage fait pour montrer un artiste, voire une œuvre, réalisée pour le Rectangle.
Notre prochaine exposition sera consacrée à Anselm Kiefer et j’envisage de faire quatre autres expositions dans l’année. Mais je ne voudrais pas me limiter à cela, et utiliser toutes les facettes de ce lieu. Par exemple, si un artiste n’occupe pas les vitrines ouvertes sur la place, pourquoi ne pas demander à un autre d’y réaliser ou d’y montrer un travail ?
Le JdA : Allez-vous produire des œuvres ?
L.G. : C’est évidemment ce que nous souhaitons, car le Rectangle s’y prête. Mais ce ne sera pas systématique. L’exposition Viallat initiée par mon prédécesseur, témoigne à merveille que l’association de partenaires privés et publics peut aller au-delà d’un simple support financier. J’estime aujourd’hui que nous avons les moyens de travailler. Notre équipe de quatre permanents nous permet de travailler efficacement dans ce sens.
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Le Rectangle, quatre questions à Laurent Godin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°113 du 20 octobre 2000, avec le titre suivant : Le Rectangle, quatre questions à Laurent Godin