BRUXELLES / BELGIQUE
La foire bruxelloise retrouve ses dates habituelles à la fin janvier-début février, à Brussels Expo. L’art moderne et contemporain augmente encore sa présence.
Bruxelles. Il aura fallu attendre deux années pour que la plus grande foire belge retrouve ses marques. En janvier 2020, elle avait été l’une des rares manifestations à pouvoir ouvrir ses portes et se tenir jusqu’à son terme avant le confinement. L’année suivante, en revanche, elle avait été contrainte d’annuler son édition, remplacée par « Brafa in the Galleries » – une alternative où les exposants initialement inscrits à l’édition « physique » recevaient les visiteurs dans leur galerie, ce qui n’avait rien d’exceptionnel. En 2022, une nouvelle fois annulée en raison de la reprise fulgurante de l’épidémie, elle avait cependant pu être reportée en juin. C’est à cette occasion qu’elle a inauguré son nouvel écrin, à Brussels Expo sur le plateau du Heysel. L’ancien site de Tour & Taxis posait en effet problème à cause du parking attenant, trop petit. Si le créneau du mois de juin n’a convaincu ni les exposants ni les visiteurs, car trop tardif dans l’année, ce nouvel espace a été plébiscité. Spacieux, extensible, facile d’accès (situé à proximité de l’aéroport et à 15 minutes de la gare), il réunit toutes les conditions. « L’an passé, nous avons eu une sorte de galop d’essai avec une première Brafa en dehors de nos standards habituels : nouvel espace et dates différentes en raison d’un calendrier bousculé. Cette édition marque l’ouverture d’une nouvelle page de notre histoire avec pour objectifs principaux de retrouver notre rythme et nos clients fidèles en janvier tout en développant le potentiel de l’espace », commente Harold t’Kint de Roodenbeke, aux commandes de la manifestation.
Pour cette 68e édition, pas moins de 21 000 mètres carrés (contre 16 000 en juin) ont été réquisitionnés, soit les palais 3 et 4 de Brussels Expo.128 exposants sont présents, soit cinq de moins qu’en janvier 2020, tandis qu’ils étaient 115 en juin 2022. 65 % des participants sont étrangers, issus de 15 pays différents, mais une majorité d’exposants belges (56) et français (33) se dégage. L’édition comporte du sang neuf : 35 marchands encore présents en 2020 ne reviennent pas, dont 30 avaient déjà quitté le navire en juin dernier. Parmi eux, des fidèles comme les galeries parisiennes Eberwein, Yann Ferrandin, Clara Scremini, ou la Lancz Gallery (Bruxelles). À la place, 13 nouvelles enseignes exposent pour la première fois, dont cinq marchands français : Pascal Cuisinier (design), Franck Anelli (art ancien, Crépy-en-Valois), Nicolas Lenté (art ancien), Amélie Sourget (livres rares) et Nicolas Bourriaud (sculptures des XIXe et XXe siècles). À ces nouveaux venus s’ajoute la vingtaine d’exposants qui ont intégré la foire soit à l’occasion de Brafa in the Galleries, soit en juin 2022, à l’instar de Barbara Bassi (bijoux, Cremona, Italie), Giammarco Cappuzzo (peinture ancienne, Londres), Thomas Deprez (art belge 1880-1914, Paris) ou encore la galerie La Forest Divonne (art contemporain, Paris).
Toujours aussi éclectique, couvrant toutes les disciplines et origines sur 5 000 ans d’histoire de l’art, la foire met en avant plus d’une vingtaine de spécialités différentes (mobilier, argenterie, sculpture, peinture, livre, bijoux, verrerie, art extra-européen…), à travers des galeries généralistes ou spécialisées. Fait notable, alors que la foire belge était réputée pour sa section dévolue aux arts premiers, et qu’en 2020 elle comptait onze marchands spécialisés dans ce secteur, elle n’en recense que quatre cette année : Didier Claes (Ixelles), Serge Schoffel (Bruxelles), Montagut (Barcelone) et Dalton Somaré (Milan).
Autre domaine qui était autrefois un point fort de la manifestation, l’archéologie. De dix marchands en 2019, le secteur est passé à sept en 2020, puis à… zéro cette année. « Les marchands de cette spécialité ont été refroidis depuis qu’en 2020, le Service public fédéral Économie, les Douanes et Interpol ont procédé à des contrôles sur des stands – avec à l’issue quelques saisies conservatoires – alors que la foire était ouverte au public. Que des contrôles soient opérés, oui, mais avant l’ouverture ! », tempête un connaisseur du marché. En revanche, l’art moderne et contemporain se taille de plus en plus la part du lion, avec près d’une soixantaine de galeries qui en exposent.
Un thème a été choisi pour cette édition, en corrélation avec l’initiative de la Région de Bruxelles-Capitale qui a choisi de consacrer l’année 2023 à l’Art nouveau. De nombreuses visites guidées et conférences se tiendront dans des lieux emblématiques de ce style, tandis qu’en juin la célèbre maison Hannon fêtera sa réouverture. La Brafa se met ainsi au diapason : la Fondation Roi Baudouin expose des pièces exceptionnelles d’Art nouveau ; plusieurs galeries jouent le jeu et le fameux tapis créé chaque année spécialement pour l’événement s’appuie sur des dessins originaux de Victor Horta. Deux conférences « Brafa Art talks » sont consacrées au style : l’une est animée par le professeur Werner Adriaenssens, conservateur des collections XXe siècle aux Musées royaux d’art et d’histoire, et l’autre par Benjamin Zurstrassen, conservateur du Musée Horta.
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La Brafa repart de l’avant
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°603 du 20 janvier 2023, avec le titre suivant : La Brafa repart de l’avant