PARIS
L’édition 2023 d’Art Paris, qui rassemblait 134 galeries, principalement françaises, confirme sa complémentarité avec Paris+.
Lorsque les galeristes qui n’y exposent pas viennent en repérage sur une foire, c’est un signe. On pouvait en croiser quelques-uns sur cette édition d’Art Paris, qui a réussi un tour de force pour son édition anniversaire. Malgré les grèves et les mouvements sociaux – lesquels ont dissuadé un certain nombre de visiteurs de région et empêché la présence de la plupart des collectionneurs étrangers –, et en dépit d’un délai de montage réduit à une seule journée, la foire a annoncé avoir battu son record de fréquentation (81 857 visiteurs, soit presque 20 % de plus qu’en 2022).
Elle alignait des stands de bonne tenue. D’une terre chamottée compacte d’Eduardo Chillida (galerie Mayoral) à une sculpture de Kehinde Wiley (vendue 300 000 euros sur le stand de Templon), d’une installation conceptuelle d’Alain Josseau en solo chez Claire Gastaud aux peintures de Vincent Bioulès présentées par la Galerie La Forest Divonne, le choix était varié et les œuvres, globalement, de qualité. « La foire a changé », martelait Guillaume Piens, son commissaire général.
Elle a désormais sa place dans le calendrier. Parmi les marchands établis regroupés dans le carré central, certains, comme Loevenbruck, Nathalie Obadia ou Perrotin, tout juste rentrés d’Art Basel Hong Kong, enchaînaient sans transition au Grand Palais éphémère. Quant aux jeunes galeries sélectionnées dans le secteur Promesses, au fond du bâtiment, elles fermaient le ban avec notamment les peintures sur textile tricoté de Park Chae Dalle (Anne-Laure Buffard), les photographies de Lucile Boiron (Hors Cadre), ou encore les œuvres sur papier de Marianne Aublet (Félix Frachon) : trois enseignes qui affirment avoir réalisé de bonnes ventes pendant la foire.
Outre les visites officielles de Rima Abdul Malak, la ministre de la Culture, et de Brigitte Macron, la première dame, Art Paris a enregistré une augmentation de son visitorat professionnel, confirmant son institutionnalisation. Plusieurs des œuvres, peintures et céramiques, constituant le décor immersif spectaculaire d’Alexandre Benjamin Navet chez Derouillon, ont ainsi été acquises par une fondation et un musée, tous deux étrangers.
« Il y a la place pour deux foires importantes à Paris ». On ne sait plus qui le premier, d’Emmanuel Perrotin ou de Daniel Templon a employé la formule, mais elle est plus que jamais d’actualité. Face à Paris+, très internationale et plus élitiste, Art Paris a une carte à jouer. Très complémentaire de la foire d’automne, Art Paris qui défend la scène française, s’adresse également davantage aux collectionneurs de l’Hexagone.
Sa plus grande accessibilité se traduit en revanche par un effet de plafonnement des prix. Les records de vente n’excédant pas les 300 000 euros, à l’exception sur cette édition d’un tableau d’Albert Marquet vendu 400 000 euros (Hélène Bailly). Les transactions à partir de 100 000 euros semblent cependant avoir été un peu plus nombreuses. Ainsi de Rabouan Moussion qui déclare avoir trouvé preneur pour une peinture d’Hervé Télémaque à 130 000 euros tandis que Clavé Fine Art a vendu une petite sculpture de Germaine Richier autour de 100 000 euros. Antoine Clavé, qui présentait des pièces de César, Georges Mathieu et Fernand Léger avec des œuvres d’artistes contemporains, notamment de François Réau, se dit satisfait de sa première participation. « Nous avons pu conclure une dizaine de transactions sur la foire, et nouer de nouvelles relations avec des collectionneurs ». Signe aussi que l’art moderne et l’art contemporain se marient bien sur Art Paris.
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Art Paris fait bonne figure
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