Suisse - Foire & Salon

À Art Basel, un bas et un haut

Par Anne-Cécile Sanchez · lejournaldesarts.fr

Le 13 juin 2024 - 481 mots

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Tandis que les galeries du rez-de-chaussée se félicitent de leurs ventes, celles en étage crânent un peu moins.

Les annonces de ventes records se sont multipliées depuis l’ouverture de la foire. 20 millions de dollars pour les Sunflowers éclatants de Joan Mitchell chez Zwirner, 16 millions pour une toile du peintre expressionniste abstrait Arshile Gorky chez Hauser and Wirth. Ici et là plusieurs œuvres ont été acquises pour plus d’un million de dollar : une sérigraphie sur toile à la feuille d’or de Robert Rauschenberg Market Altar / ROCI MEXICO, 1985 (3,85 millions de dollars) chez Thaddaeus Ropac. 

Une sculpture de Jannis Kounellis Untitled (Wooden Rose), 1966 (2,5 millions de dollars) sur le stand de la Gladstone Gallery. Un tableau d’Ellsworth Kelly (2 millions de dollars) chez Gray. Un Chirico (pour un prix entre 1,2 et 1,6 million d’euros) chez Tornabuoni. White Cube  a vendu plusieurs œuvres pour plus d’un million, notamment un tableau de Julie Mehretu Untitled 2, 1999 (6,75 millions de dollars) ainsi qu’une toile de Mark Bradford, Clowns Travel Through Wires, 2013 (4,5 millions de dollars).

Joan Mitchell (1925-1992), Sunflowers, 1990-1991, huile sur toile, diptyque, 280 x 400 cm, Galerie Zwirner
Joan Mitchell (1925-1992), Sunflowers, 1990-1991, huile sur toile, diptyque, 280 x 400 cm.

Alors que beaucoup de galeristes attendaient cette édition 2024 d’Art Basel comme un indicateur de l’état du marché de l’art, très ralenti depuis plusieurs mois, le message renvoyé par les grandes galeries est donc que celui-ci se porte bien. Toutefois, toutes ces ventes ont été effectuées par des galeries du rez-de-chaussée. 

Au point que certains marchands pointent un déséquilibre dans la foire. Avec une concentration de très grosses galeries, présentant des chefs-d’œuvre à des prix globalement beaucoup plus élevés, le rez-de-chaussée attirerait davantage les visiteurs, qui ne font pas toujours l’effort de prendre l’escalator. « Les gens passent moins de temps sur la foire, ils ne montent pas au premier », assure un marchand en étage, regrettant d’être privé de cette clientèle.  

La tendance semble cependant difficile à inverser. « Je fais la foire de Bâle depuis 1973. Cette année-là, j’avais pris un stand avec Leo Castelli et la galerie allemande Hans Strellow au premier étage, se souvient Daniel Templon. Il y avait déjà la séparation entre le rez-de-chaussée pour les galeries classiques et le haut pour les galeries les plus jeunes, on disait alors d’avant-garde. J’ai tout de suite voulu descendre au rez-de-chaussée. J’ai pensé que cela donnerait à ma galerie pourtant récente (ouverte en 1966) une image de respectabilité, de professionnalisme et évidemment de qualité. J’y suis resté ».

Non seulement en effet aucune grosse galerie ne souhaite évidemment quitter le rez-de-chaussée mais le mouvement naturel est de descendre, comme l’a fait également Thaddeus Ropac en 2004, et plus récemment Mennour, en 2021… « Exposer en bas un jour sera la reconnaissance ultime d’un travail d’une vie entière ! », espère ainsi Daniele Balice, dont la galerie est également présente sur Unlimited avec une superbe installation de peintures de Julie Beaufils, Inner Sources, vendue 180 000 dollars à une collection de Hong Kong avant même l’ouverture de la foire.

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