Art contemporain - Festival

« Un été au Havre » passe aux mains de Gaël Charbau

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 17 février 2022 - 499 mots

LE HAVRE

Le commissaire d’expositions indépendant accompagne de nombreux programmes réputés de bourses et résidences d’artistes, dans le secteur privé comme public.

Gaël Charbau. © Elsa et Joanna, 2022
Gaël Charbau.
© Elsa et Joanna, 2022

Le Havre. Le passage de relais se fait en douceur à la direction artistique d’« Un été au Havre », où Gaël Charbau prendra la suite de Jean Blaise, concepteur de la manifestation en 2017. Créée dans un cadre commémoratif, celle-ci s’est transformée, au vu de sa réussite, en rendez-vous annuel. Jean Blaise en assure la programmation jusqu’à l’édition 2022, avant de céder la place à son successeur – et de se concentrer sur une autre de ses créations, le parcours artistique du « Voyage à Nantes ».

Gaël Charbau commence pour sa part à préparer la saison 2023, sans pour autant renoncer à ses nombreuses casquettes. On aurait pourtant pu penser que le commissaire d’exposition et directeur artistique indépendant était parvenu au terme d’un cycle de dix ans. Gaël Charbau accompagne en effet depuis 2013 la Bourse Révélations Émerige lancée par Laurent Dumas, ainsi que le programme de résidences en manufacture de la Fondation d’entreprise Hermès. Il est également commissaire du programme Audi Talents Awards depuis 2014. Ce gros bûcheur est par ailleurs conseiller artistique au Palais de la découverte et à la Cité des sciences, où il a lancé un programme de résidences d’artistes.

Il fut, de 2014 à 2018, chargé de la programmation arts visuels au Collège des Bernardins avec quelques expositions « immersives » remarquées, de Stéphane Thidet ou d’Edgar Sarin. À 42 ans, il assura la direction artistique d’une Nuit blanche parisienne particulièrement ambitieuse, en 2018, avec plus de 200 projets à l’affiche. Ajoutons que depuis 2020 il officie en tant que directeur artistique du futur village des athlètes de Paris 2024 (aux côtés de l’agence Manifesto).

Un « centre d’art ambulant »

Cet ancien enseignant en arts plastiques de Seine-Saint-Denis fut propulsé en 2003, par son amour de l’art et un concours de circonstances, rédacteur en chef de la revue d’art Particules. L’opus bimestriel gratuit distribué dans les galeries lui servit de poste d’observation et de tremplin, et il n’a cessé depuis d’élargir son périmètre. « Je me considère comme un centre d’art ambulant », aime-t-il dire, mi-sérieux, soulignant la diversité et la complémentarité de ses différentes missions, qui chacune lui offre un prisme spécifique : « l’artisanat avec Hermès, l’émergence avec Emerige, l’innovation avec les Audi Talents, les croisements entre l’art et la science… Enfin, pour le village des JO, l’art dans l’espace public », une dimension qu’il se félicite de pouvoir approfondir. Candidat éconduit à la direction du Palais de Tokyo en 2019, il affirme ne pas avoir postulé cette fois-ci, afin justement de se consacrer à l’écriture d’un projet pour candidater auprès du Groupement d’intérêt public havrais. Sur sa vision, il se réserve de communiquer après le départ effectif de Jean Blaise. Celui-ci a mis en place un programme d’expositions et d’œuvres dans la ville qui bénéficie de l’adhésion de la population et du pouvoir politique local. À charge pour son successeur de le développer afin de renouveler la recette du succès.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°583 du 18 février 2022, avec le titre suivant : « Un été au Havre » passe aux mains de Gaël Charbau

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