LE HAVRE
Le regard sur la cité normande change progressivement et la manifestation estivale orchestrée depuis cinq ans par Jean Blaise n’y est pas pour rien.
Car Le Havre n’est pas uniquement un port de commerce et une ville reconstruite par Auguste Perret, c’est aussi une plage très fréquentée et surplombée de villas bourgeoises.
Cette année, le Covid ayant ralenti la commande et la réalisation des œuvres, les nouvelles sculptures en plein air qui constituent le cœur d’« Un été au Havre » sont en nombre limité. Cela ne gâche en rien la fête, car elles viennent s’ajouter à un ensemble d’œuvres déjà bien fourni, regroupées dans des parcours qui sont l’occasion de découvrir différents sites patrimoniaux. Elles s’inscrivent dans une thématique que Jean Blaise énonce ainsi : « mirages, apparitions, illusions ». Illusion cette statue antique de Vénus dont le dos et les fesses sont entièrement tatoués ? (Fabio Viale, Venere Italica, exposée parmi huit sculptures dans le jardin du casino). Et ces 200 goélands (des oiseaux aimés et détestés à la fois par les Havrais), que Patrick J. Murphy a installés sur les rebords de l’hôtel de ville, sont-ils vrais ou faux ? Mirage encore cette Fata Morgana, silhouette d’un palmier qui apparaît sur la digue sud du port, œuvre de l’artiste Chiki ? Illusion aussi ce trompe-l’œil de Pierre Delavie qui habille la façade du palais de justice.
Plusieurs de ces œuvres sont éphémères, comme l’exposition sur l’Australie ou Théo Mercier au centre d’art Le Portique. Intitulée « Nécrocéan », cette dernière, spécialement conçue pour Le Havre, raconte une histoire de voyage en mer à l’aide d’œuvres recyclées, issues des poubelles de Mexico.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°571 du 9 juillet 2021, avec le titre suivant : Et pourquoi pas « un été au Havre » ?