Art Contemporain - Face aux impasses du présent, il est tentant de débusquer des récits alternatifs au modèle néolibéral pour remodeler les cartes de l’avenir.
Sensible dans le champ éditorial comme dans la création contemporaine, cette ambition est au cœur de l’exposition « Après la fin » au Centre Pompidou-Metz. Manuel Borja-Villel, son commissaire « star », y rassemble les travaux d’une quarantaine d’artistes issus de plusieurs générations, travaillant différents médiums – de la peinture à la vidéo. Leurs points communs ? Tous sont originaires des zones caribéenne et méditerranéenne, et circulent de part et d’autre de l’Atlantique entre culture ancestrale et culture occidentale. Ce destin diasporique leur offre de rendre compte d’une histoire familiale et/ou collective façonnée par la colonisation, dont le grand océan fut (et demeure) la matrice. « Après la fin » mêle ainsi les œuvres de Wifredo Lam ou Ahmed Cherkaoui, relais de l’art moderne hors d’Europe, aux approches quasi-documentaires d’Ariella Aïcha Azoulay et Ahlam Shibli ou de jeunes artistes comme Philip Rizk et le collectif marocain Tizintizwa. À une dizaine d’entre eux, l’ancien directeur du Musée Reina Sofía de Madrid a aussi confié la réalisation d’œuvres pour l’occasion. Parmi elles, une fresque sonore d’Olivier Marboeuf, sorte d’essai cinématographique réalisé à la craie blanche sur fond bleu outremer, assurément l’une des pièces les plus fortes du parcours. Le tour de force de l’exposition est d’offrir une puissante cohérence malgré son propos parfois complexe et l’apparente hétérogénéité des médiums, des artistes et des zones géographiques présentés. Il faut dire que l’exposition déjoue les attendus scénographiques et éditoriaux : ni chronologique, ni thématique, elle opte pour une approche circulaire. L’image de la spirale ne vient pas seulement destituer une conception occidentale du temps comme une ligne droite. Elle dicte aussi à l’exposition sa forme et son rythme, et plonge le visiteur dans un paysage sans frontières fixes où s’entremêlent en toute finesse l’archive et le rêve, l’eau et le désert, le documentaire et la fiction, le populaire et le savant.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°784 du 1 avril 2025, avec le titre suivant : D’autres mondes sont possibles !