Photo - « Depuis vingt ans, c’est-à-dire depuis le début de l’ère digitale, Corinne Vionnet [née en 1969] interroge nos relations avec les écrans, surtout dans le cadre d’expériences touristiques, devenant ainsi une des premières artistes à avoir exploré et réutilisé les images partagées sur l’internet », rappelle Anne de Mondenard, historienne de la photographie, dans son texte pour l’ouvrage de Corinne Vionnet, Paris Paris Paris, paru chez RVB Books l’an dernier.
La question du flux d’images sur les réseaux sociaux est au cœur des séries sélectionnées pour la première monographie de l’artiste franco-suisse organisée en France. À partir d’un mot-clé, « Cité interdite », « Tour de Londres », « Monument Valley » ou « Moulin Rouge », elle recherche sur le web les milliers d’images les représentant, puis sélectionne celles qui sont similaires dans leur forme à travers les années, les saisons et les heures, soit environ un millier d’images. Elle les superpose en transparence sur son ordinateur pour faire naître une image à la palette de couleurs et au flou proche de la peinture des impressionnistes. Derrière ces images ainsi créées, Corinne Vionnet interroge nos actes et ce qu’ils induisent concernant « l’épuisement du regard et la disparition de l’image », dit-elle, mais aussi les impacts environnementaux compte tenu du nombre de satellites et de centres de données nécessaires à leur diffusion. Photographier est un acte et partager ses images l’est tout autant. Les images de Corinne Vionnet et leurs mises en forme différentes d’une série à une autre sont éloquentes.
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Le monde flou de Corinne Vionnet
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°784 du 1 avril 2025, avec le titre suivant : Le monde flou de Corinne Vionnet
