KAZAN / RUSSIE
Plusieurs voix s’élèvent pour demander le report de la 41e session du Comité du patrimoine mondial prévue en juin en Russie.
Grand Prix de Russie de Formule 1 annulé, l’équipe de football russe suspendue de la Coupe du Monde : le monde sportif a été prompt à réagir à l’offensive russe en Ukraine. Dans la culture, l’annulation en chaîne des concerts conduits par le chef d’orchestre Valery Gergiev, proche de Vladimir Poutine, et celles des représentations des ballets du Bolshoï partout en Europe ont fait suite à la très symbolique décision d’exclure la Russie du concours de l’Eurovision, prise par l’European Broadcasting Union au lendemain de l’invasion.
La 41e session du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, qui doit se dérouler au mois de juin prochain à Kazan en Russie, est maintenant ciblée par cette mise au ban. Emine Dzheppar, première adjointe au ministre des affaires étrangères ukrainien, a appelé au boycott de la réunion sur son compte twitter : « Les missiles et soldats russes détruisent notre patrimoine culturel et national en Ukraine. Dans de telles conditions, tenir une session du Comité du patrimoine mondial à Kazan en juin 2022 serait bel est bien une permission de commettre des crimes envers l’Ukraine. »
Les comités ICOMOS – l’organe consultatif de l’Unesco lors du Comité du patrimoine mondial - des pays baltiques, de la Géorgie et du Belarus exigeaient en fin de semaine dernière, entre autres requêtes, de ne « pas organiser ou soutenir d’évènements internationaux dans la Fédération de Russie, de demander à l’Unesco de ne pas tenir de réunion sur le territoire des agresseurs. »
En Pologne, c’est le Pilecki Institute - un organisme gouvernemental préservant la mémoire des victimes de régimes totalitaires – qui dénonce l’inaction de l’Unesco : « Cinq jours se sont écoulés depuis l’invasion russe en Ukraine, et l’Unesco demeure silencieuse. Pourquoi n’a-t-elle toujours pas retiré la participation russe à la 45e session ? », interpellait l’institution sur Twitter ce dimanche, exigeant une action rapide d’Audrey Azoulay, présidente de l’Unesco.
Le gouvernement du Royaume-Uni a fermement appelé à la délocalisation de la réunion, par la voix de sa ministre de la Culture, Nadine Dorries. « Il est inconcevable que la conférence de l’Unesco puisse être tenue en Russie et, si c’est le cas, le Royaume-Uni n’y participera pas », a-t-elle fait savoir ce lundi, dans les colonnes du site Inews.
Le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco a indiqué au Journal des Arts n’avoir reçu pour l’heure aucune demande officielle de déplacer la conférence. « La décision de délocaliser une session […] peut être prise par les États parties à la Convention membres du Comité du patrimoine mondial réunis en session extraordinaire, à la demande d’au moins deux tiers des membres, ou par le bureau du Comité lors d’une réunion extraordinaire consacrée à cette question », indique le centre. La délégation française à l’Unesco n’a pas répondu à nos sollicitations.
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L’Unesco priée de délocaliser son 41e comité hors de Russie
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