Il reste un an et trois mois avant l’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Les préparatifs pour l’Olympiade culturelle s’activent pour commencer en temps et en heure.
Paris. « Nous ne pouvons pas faire moins que Londres », déclarait Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, en juin 2022, lors de la première conférence de presse des organisateurs de l’Olympiade culturelle. Londres, où ont eu lieu les Jeux olympiques de 2012 est restée la référence pour la qualité de sa programmation artistique et culturelle au cours des quatre ans qui ont précédé les JO, et durant les épreuves sportives. Le retard pris par l’Olympiade culturelle en France, obligatoire selon la charte olympique, a fait craindre le pire aux porteurs de projets des départements et des villes hôtes des épreuves que sont Paris, l’Île-de-France, la Seine-Saint-Denis et Marseille.
Le remplacement en mars 2022 de Stéphane Fiévret par Dominique Hervieu à la direction de la programmation culturelle, décidé par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024 (COJOP) a permis de remettre de l’huile dans les rouages et donner à l’Olympiade culturelle un chef d’orchestre. Car si aucun projet culturel ou artistique n’est produit par la direction de la culture du COJOP, c’est elle qui coordonne, labellise et parfois co-finance les projets.
Lors de la conférence de presse qui a suivi son arrivée ont été annoncés quelques projets phares sur le thème « art et sport ». Il restait cependant à bâtir un cadre pour coordonner et accélérer le mouvement, lancer des collaborations et enclencher l’appel à projets, « le plus gros du travail », souligne Dominique Hervieu.
Douze mois plus tard, plus de 650 projets ont été labellisés et 15 départements sur les 96 de la métropole ont désormais des « référents Olympiade culturelle ». Seuls Paris et la Seine-Saint-Denis en avaient nommé un jusque-là. Il manque encore une plateforme en ligne, essentielle pour donner de la visibilité à un programme pour l’instant peu connu. « Elle devrait être opérationnelle d’ici fin avril, début mai», assure Dominique Hervieu.
Les douze derniers mois ont vu se dérouler quelques événements comme l’Été culturel, mais aussi le lancement de projets tels que la grande récolte de documents ayant trait au monde du sport, par les Archives de France, ou la réalisation dans le parc de la Villette de vingt pavillons éphémères imaginés par vingt écoles nationales supérieures d’architecture, en écho aux « Folies » de Bernard Tschumi. Les premières commandes ont été passées à des artistes comme celle du Mobilier national à la dessinatrice de bandes dessinées et réalisatrice Marjane Satrapi afin de créer le dessin de la tapisserie des JO, ou encore celles de la Solideo, établissement public chargé des infrastructures olympiques, à Laurent Grasso, Isabelle Daëron, Le Gentil Garçon et, en mars dernier, à Ugo Schiavi pour le village des athlètes. Ce village éphémère sera reconverti à la fin des Jeux en un quartier d’habitation, de commerces et de services. Les événements les plus importants restent cependant à venir. Notamment lors des prochaines journées du patrimoine qui incluront symboliquement des lieux du patrimoine sportif (stade, gymnase…).
Le montant de la participation du COJOP Paris 2024 au financement des projets, qui tardait à se débloquer, se précise enfin : la Ville de Paris, la Région Île-de-France et le Département de la Seine-Saint-Denis ont chacun bénéficié de 600 000 euros et de 300 000 euros pour Marseille. Soit 2,1 millions d’euros pour un budget global, sur quatre ans, alloué à l’Olympiade culturelle, d’un montant total de 12,11 millions d’euros ; la majeure partie (11,15 millions d’euros) étant consacrée aux autres projets menés en coproduction sans plus de précisions pour l’instant.
Les musées se lancent dans la course
Expositions. Inaugurée le 5 avril, l’exposition « Victoires » au Musée national du sport à Nice, co-produite avec le Musée du Louvre, est la première de l’Olympiade culturelle. Suivront à Paris, deux expositions autour de la mode et du sport : la première au Palais Galliera « La mode en mouvement », à partir du 16 juin, la seconde au Musée des arts décoratifs, du 20 septembre au 7 avril 2024. D’autres expositions s’égraineront en 2024. Le Louvre reviendra ainsi aux sources de l’olympisme, d’avril 2024 jusqu’à la fin des Jeux paralympiques, tandis que projet commun mené par l’établissement avec le Centre Pompidou, les musées Guimet, du Quai Branly et d’Orsay proposera au public un rallye culturel visant à trouver au sein de leurs collections, des œuvres en lien avec le corps en mouvement. Les musées de la Ville de Paris mettront également en avant leurs œuvres en lien avec le sport. Une carte Paris Musées spéciale JO est envisagée pour permettre au public de se rendre d’une exposition à une autre. Car, comme les grands musées nationaux, la programmation des musées de la Ville de Paris déploiera un ensemble de grandes expositions comme celle consacrée à Jean Hélion au Musée d’art moderne. Seul le Petit Palais ne présentera pas d’exposition temporaire au moment des Jeux, car les salles qui leur sont dévolues accueilleront des événements privés. La partie consacrée aux collections sera néanmoins accessible. Le Frac Sud (nouveau nom du Frac Paca) reste toutefois l’institution à s’être mobilisée la plus en amont sur la thématique de l’art et du sport. Dès son arrivée en janvier 2021, la directrice du Frac Sud, Muriel Enjalran, en a fait un axe de sa programmation, des acquisitions d’œuvres, du programme des résidences et de sa politique des publics. Le temps fort sera l’exposition « Olympiques », programmée d’avril à septembre 2024, qui se déclinera en trois chapitres au Frac Sud, au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée et au Musée d’art contemporain de Marseille.
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L’Olympiade culturelle prend forme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°610 du 28 avril 2023, avec le titre suivant : L’Olympiade culturelle prend forme