Artisanat d'art - Jeux Olympiques

Marjane Satrapi dévoile la tapisserie des JO 2024

Par Marion Krauze · lejournaldesarts.fr

Le 14 mars 2024 - 391 mots

PARIS

Tissée d’après son dessin par la Manufacture des Gobelins, l’œuvre sera exposée sur la façade de l’Hôtel de la Marine à Paris.

Tapisserie conçue par Marjane Satrapi pour les Jeux olympiques de Paris 2024. © Aliénor de Carrière.
Tapisserie conçue par Marjane Satrapi pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
© Aliénor de Carrière

Dans l’atelier de la Manufacture des Gobelins, l’auteur de BD, cinéaste et artiste Marjane Satrapi a dévoilé mardi 12 mars la partie centrale de la tapisserie réalisée pour les Jeux Olympiques 2024. L’œuvre monumentale, de plus de 9 mètres de long et de 60 kg, a été tissée avec des fils de laine par la manufacture d’après un carton dessiné par l’illustratrice franco-iranienne.

L’œuvre a été le premier projet annoncé dans le cadre de l’Olympiade culturelle, la programmation artistique soutenue par le ministère de la Culture qui entend lier art et sport. En 2021, Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJO) porte son choix sur Marjane Satrapi, mondialement connue pour sa bande dessinée et son film Persepolis, qui retracent sa vie en Iran pendant la guerre. « Nous cherchions une artiste qui possède un style d’expression très visuel, qui porte aussi dans sa réflexion, son discours, les valeurs de l’universalisme d’une part, les valeurs françaises d’autre part » explique Hervé Lemoine, le directeur du Mobilier national.

Marjane Satrapi coupant les fils de chaîne de la tapisserie pour les Jeux olympiques de Paris 2024. © Aliénor de Carrière
Marjane Satrapi coupant les fils de chaîne de la tapisserie pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
© Aliénor de Carrière

« Quand on m’avait appelée pour réaliser la tapisserie des JO, je pensais que c’était un canular » confie Marjane Satrapi, qui s’est déclarée très touchée d’avoir pu participer à une telle œuvre. « Avoir été choisie représente beaucoup de choses puisque je ne suis pas née dans ce pays. C’est une reconnaissance du fait que je suis française ».

Il aura ensuite fallu presque trois ans aux artisans de la Manufacture des Gobelins pour concevoir la partie centrale de la tapisserie, qui sera complétée par deux autres volets tissés simultanément à la Manufacture de Beauvais. Le triptyque aux couleurs vives représente en son centre un homme et une femme courant sous la Tour Eiffel, une flamme s’élevant au-dessus de leur main. Le panneau de gauche montre une lanceuse de javelot, en référence à l’affiche des Jeux Olympiques de Paris de 1924, tandis que celui de droite incarne les nouveaux sports au programme (dont le skateboard et la breakdance).

La tapisserie sera déployée à partir du 21 juin sur la façade de l’Hôtel de la Marine à Paris, place de la Concorde, à l’emplacement des épreuves olympiques de skateboard et de breakdance. À l’issue des Jeux, l’œuvre intégrera la collection du Musée national du sport de Nice.

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