PARIS
L’absence de croix sur le dôme des Invalides et de drapeau français suscitent les critiques d’internautes et de plusieurs politiques.
Dévoilée lundi 4 mars au Musée d’Orsay, l’affiche officielle des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 fait déjà beaucoup parler d’elle. En cause, le remplacement de la croix chrétienne surplombant le dôme des Invalides par une flèche et l’absence du drapeau tricolore, lesquels ont provoqué l’indignation de nombre d’internautes et de personnalités politiques, majoritairement de droite.
Réalisée par le dessinateur parisien Ugo Gattoni, l’affiche fourmillante de détails représente un Paris fantasmé et coloré, une ville-stade qui rassemble pêle-mêle plusieurs monuments emblématiques de la capitale, aux côtés de la Marina de Marseille et de la vague de Teahupoo en Polynésie française car des épreuves sportives s’y dérouleront aussi.
Mais pour certains politiques, la disparition de la croix et du drapeau français dépasse le simple choix esthétique. « Le dôme des Invalides n’est pas celui d’un supermarché mais celui d’une chapelle. En effaçant la croix à son sommet, l’affiche officielle des JO 2024 nie l’identité même de ce bâtiment ainsi que l’histoire française » s’insurge Éric Ciotti, président des Républicains, sur X (anciennement Twitter). « Pourquoi aucun drapeau français ? Quel intérêt d’organiser les Jeux olympiques en France si c’est pour cacher ce que nous sommes ? » s’est quant à elle demandé Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen et tête de liste du parti Reconquête! aux élections européennes.
L’affiche a également été débattue mercredi 6 mars lors d’une séance publique du Sénat. « Monsieur le Premier ministre, quelle différence fait votre gouvernement entre une croix et une flèche ? » a questionné le sénateur Les Républicains Roger Karoutchi, ajoutant « qu’aujourd’hui, le wokisme mondialisé veut effacer les symboles de la Nation ». « Ce n’est pas du tout une reproduction, mais une interprétation qui se veut joyeuse foisonnante d’une ville stade réinventée » lui a répondu Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques de France. « Ce n’est pas une commande d’État, c’est un geste libre d’un artiste créatif, courageux, inspiré par ces Jeux olympiques ».
Face au déferlement de critiques, l’artiste Ugo Gattoni a tenu à se justifier dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse, assurant avoir agi « sans arrière-pensée » et selon une vision artistique qui « ne cherche pas à représenter les objets ou bâtiments de manière conforme ». Le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) a apporté son soutien à l’illustrateur, affirmant dans un communiqué que l’affiche est « une représentation qui n’est ni exhaustive ni fidèle à la réalité – la vague de Tahiti est au large de la marina de Marseille, la tour Eiffel est rose, le métro passe sous l’Arc de Triomphe – sans que cela doive faire l’objet d’interprétations à visée politique ».
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L’affiche des JO 2024, au cœur d’une polémique
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