Les Brèves: Antiquités, Plan lumière, Art sous la ville

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1995 - 1085 mots

Antiquités méditerranéennes et peintures XVIIIe-XIXe
Pas moins de seize salles permettront de présenter une version entièrement repensée du département des Antiquités égyptiennes, grecques et romaines du Musée des beaux-arts, les antiquités nationales étant exposées au Musée de Fourvière.
Ce département, sans conservateur depuis le début du siècle, a enfin vu arriver cette année un conservateur spécialisé. Geneviève Galliano a eu la charge de la sélection et de la présentation des objets : "Le parcours est conçu avec les architectes, chaque vitrine est fabriquée en fonction des objets montrés", explique-t-elle. Les différentes sections sont accompagnées d’une chronologie et d’une notice introductive.

Dans la première, se trouvent les collections égyptiennes, présentées de façon thématique (la vie dans l’au-delà, la vie quotidienne, les dieux et les pharaons) et chronologique. Mais alors que l’Égypte formait jusqu’à présent l’essentiel des objets montrés, le réaménagement du musée permet d’étoffer considérablement deux nouvelles sections : le Proche et le Moyen-Orient depuis le IIIe siècle av. J.C. jusqu’à la fin de l’époque romaine, avec des tablettes à l’écriture cunéiforme, des bronzes, des reliefs de Nimrud et de Persépolis, des stèles de Palmyre, des sarcophages anthropomorphes. L’ensemble n’était quasiment jamais sorti des réserves.

L’autre section concerne le monde gréco-romain, qui débute par une Korê de l’Acropole, pièce maîtresse des collections, datant du VIe av. J.C., et se poursuit par une splendide série de vases grecs rouges et noirs. Puis vient Rome, avec notamment des statuettes de dieux romains – un Mercure aux yeux rehaussés d’argent – ainsi que des divinités orientales comme Isis, "adoptée" par les Romains. Le parcours se termine par la Grande Grèce (Italie du sud), l’Étrurie (essentiellement vue à travers les collections du marquis de Campana), et une salle consacrée aux objets quotidiens employés sous l’Empire Romain (entre autres curiosités, des cure-oreilles et des miroirs).

Neuf salles consacrées aux peintures du XVIIIe et première moitié du XIXe siècle prolongent un circuit qui débute avec les primitifs italiens et s’achève avec Picasso. L’originalité de l’accrochage réside dans l’intégration de peintres lyonnais (Berjon – lire le parti pris de Peter Mitchell, page 38 –, Grobon, Revoil, Orsel) aux côtés des grands romantiques (Géricault, Delacroix).
Le musée est ouvert du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h, entrée 20 F. Guide général du musée, éd. RMN.

Plan lumière
Lyon la nuit, c’est lumineux. En effet, depuis 1989 un "plan lumière" illumine les principaux sites et monuments de la ville, soit plus de cent au total. L’originalité de l’opération est de joindre l’efficace à l’agréable puisqu’à l’aspect utilitaire de l’éclairage urbain, s’ajoute une intention artistique. Ainsi, de nombreux bâtiments ont pris une nouvelle dimension grâce à des éclairages remarquablement étudiés. Une opération qui aura coûté 38,5 millions de francs d’investissement entre 1989 et 1994, et 3,5 millions de francs de fonctionnement en 1994.

La troisième Biennale d’art contemporain (18 décembre - 18 février) est consacrée à l’usage artistique du cinéma, de la vidéo, de l’informatique et de la réalité virtuelle de 1963 à 1995. Elle se tiendra à la Cité internationale et non plus dans la Halle Tony Garnier.
La partie "historique" sera présentée dans le nouveau bâtiment du Musée d’art contemporain, la partie contemporaine dans l’ancien Palais de la foire (qui sera détruit juste après). La Biennale dispose d’un budget de 6 millions de francs et a reçu le soutien de deux partenaires privilégiés, Samsung et la Fondation EDF, qui apportent chacun 500 000 F.

Art sous la ville
Après les expériences contestées d’art public confiées à Ypoustéguy, la commande publique contemporaine a trouvé refuge dans les nouveaux parkings de la ville, à l’initiative de Lyon-Parc-Auto, une société d’économie mixte cette fois. On peut ainsi découvrir en sous-sol des œuvres de Daniel Buren (Célestins), Matt Mulican (Terreaux), Michel Verjux (Croix-Rousse), Joseph Kosuth (Part-Dieu), François Morellet (République), notamment. Résultat de la collaboration entre un artiste, un architecte et un designer, ces commandes ont été créées spécifiquement pour les lieux de leur implantation.

Cité de la création
L’équipe de peintres qui compose le groupe Cité de la création a réalisé deux nouvelles œuvres d’après les cartons de deux artistes, mexicain et indien. Ils travaillaient sur le thème de la "Cité idéale". Ces peintures monumentales s’ajoutent à celles du "musée à ciel ouvert" peint dans le quartier bâti par Tony Garnier. Un projet qui comportera à terme 22 murs, soit 5 000 m2 de peintures. L’opération a reçu le label "Décennie mondiale du développement culturel" décerné par l’Unesco.

Par ailleurs, la Cité de la création a récemment habillé le mur aveugle d’un immeuble quai Saint-Vincent par une fresque en trompe-l’œil. Sur cette fausse façade de 800 m2 sont accoudés aux fenêtres d’illustres Lyonnais. On peut y reconnaître Louise Labé, Juliette Récamier, Auguste et Louis Lumière, mais aussi Paul Bocuse ou Bernard Pivot. Coût : 1,2 million de francs, financé à 95 % par des partenaires privés, dont la Fnac et l’Institut Mérieux.

Café Connectik
Ouvert à la fin du mois dernier, le Café Connectik est le premier espace multimédia à Lyon. Il permettra au public "de se familiariser avec les techniques qui seront demain chez lui", explique Christophe Ailloud, son promoteur. Ambitionnant d’être le "café littéraire de l’an 2000", on y trouve dix postes et un centre serveur. Grâce aux connections sur le Network de Microsoft, l’Internet et divers systèmes graphiques, on peut "aller chercher une illustration dans un musée de la Côte Ouest, un commentaire dans une bibliothèque d’Oxford et mettre le tout en page ici". Prix de la demi-heure : 35 F. Café Connectik, ouvert de 9h à 2h, 19 quai Saint-Antoine, 72 77 98 85.

Édition

L’atelier de graphistes 3/4 face, qui s’est illustré dans la communication de nombreux théâtres et autres lieux culturels, édite des livres d’artistes dans une collection intitulée "Environ l’infini". Plus de dix artistes – dont Christian Lhopital, Dominique Blaise, Arièle Bonzon, Henri Ughetto, Georges Adilon – ont déjà contribué à cette série, qui devrait comprendre vingt titres. Atelier 3/4 face, 3 impasse Fernand Rey, 78 28 91 55.

Thot, dieu de la parole et de l’écriture, renaît après avoir été oublié pendant plus de deux millénaires, sous la forme d’un système interactif qui permet de découvrir les collections d’antiquités du Musée des beaux-arts. Plus sophistiqué qu’un simple CD-Rom, qui fait défiler les objets d’une collection, Thot est un véritable jeu vidéo qui restitue les objets et leur contexte autour, par exemple, de la toilette ou des rituels religieux. Plusieurs bornes seront installées dans le musée même, l’objectif affiché étant de commercialiser un produit conçu par Laurence Tilliard, conservateur chargée du service d’action culturelle.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°18 du 1 octobre 1995, avec le titre suivant : Les Brèves: Antiquités, Plan lumière, Art sous la ville

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