Son nouveau titulaire est lui aussi l’objet de manœuvres de déstabilisation.
Italie. Aucun répit pour le ministère italien de la Culture. Les tempêtes médiatiques qui s’abattent sur le MIC qui vient tout juste de célébrer les cinquante ans de sa création font tanguer ses titulaires. En septembre dernier, la carrière politique de l’ancien journaliste Gennaro Sangiuliano sombrait dans une pantalonnade médiatique. Le ministre démissionnait après s’être soumis à une séance d’humiliation publique en plein journal télévisé de Rai 1. Il reconnaissait en sanglotant avoir entretenu « une relation sentimentale » avec une influenceuse qui l’accompagnait dans presque tous ces déplacements ces derniers mois. Il avait songé un temps la nommer conseillère chargée des grands événements à titre gratuit, avant de renoncer à cette promotion. Déçue, la femme de 41 ans inondait depuis les réseaux sociaux de témoignages et de photographies sur leur relation, accompagnés de commentaires menaçants de révéler des informations confidentielles qu’elles auraient glanées en espionnant son amant.
Au pied levé, Giorgia Meloni, remplaçait Gennaro Sangiuliano par un autre journaliste Alessandro Giuli qu’elle avait placé en arrivant au pouvoir à la présidence de la Fondation Maxxi, le Musée national des arts du XXIe siècle de Rome. Cette ancienne grande plume du quotidien libéral-conservateur Il Foglio, polémiste néanmoins bien plus sobre que son prédécesseur, devait ramener le calme au sein du MIC. C’est raté. Son chef de cabinet Francesco Spano, ancien directeur de l’Unar (l’Office national de lutte contre la discrimination raciale) démissionne une semaine après avoir été nommé. La frange la plus conservatrice du parti de Giorgia Meloni lui reproche une mauvaise utilisation des fonds que le gouvernement avait alloués à l’Unar. Une association LGBT, dans laquelle étaient organisés des rapports sexuels tarifés, aurait été financée à hauteur de 55 000 euros.
« Le contexte qui s’est créé, non sans de désagréables attaques personnelles, ne me permet plus de conserver la sérénité nécessaire à l’exercice de cette importante fonction », justifiait Francesco Spano dans sa lettre de démission. Des propos, et une lettre, qui pourraient inspirer Alessandro Giuli qui a menacé Giorgia Meloni de quitter lui aussi son poste. Il fait en effet l’objet d’un tir nourri de la presse qui rappelle les tout débuts de son engagement politique au sein du mouvement néo-fasciste Meridiano Zero, moque ses discours amphigouriques, critique sa gestion passée du Maxxi et celle chaotique de la future grande exposition sur le Futurisme qui doit être inaugurée en décembre à à la Galerie nationale d’art moderne à Rome. Mais Alessandro Giuli doit surtout se protéger de « tirs amis » au sein même de son ministère livré aux vengeances et aux attaques souterraines de factions qui souhaitent prendre le contrôle de la prestigieuse administration du patrimoine italien. En particulier Federico Mollicone, hiérarque de Fratelli d’Italia à la tête de la commission des affaires culturelles du parlement italien. Il préfèrerait diriger le MIC. Alessandro Giuli peut pour l’instant compter sur le soutien de Giorgia Meloni. Mais pour le conserver, il devra redresser au plus vite la barre de son ministère.
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Italie, le ministère de la culture dans la tourmente
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°642 du 1 novembre 2024, avec le titre suivant : Italie, le ministère de la culture dans la tourmente