Le futur mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris dévoilé

Partiellement détruite par un incendie en 2019, Notre-Dame de Paris rouvrira en 2024 avec un nouveau mobilier liturgique conçu par Guillaume Bardet. Connu pour son installation au couvent dominicain Sainte-Marie-de-la-Tourette, Guillaume Bardet sera chargé de réaliser les cinq éléments principaux du mobilier : l’autel, le tabernacle, l’ambon, le baptistère et la cathèdre de l’évêque.

L’idée est de « créer une œuvre centrée sur l’éternel. Les pièces doivent embrasser le passé, incarner le présent et envisager l’avenir. […] Elles doivent résonner pendant et en dehors de la messe : sans réclamer de l’attention. Elles doivent être une présence évidente », explique Guillaume Bardet. Les cinq pièces seront réalisées en bronze.

Le baptistère, dont l’eau symbolise l’entrée dans la Vie par le baptême, sera installé à l’entrée de la cathédrale. Afin de respecter le cahier des charges qui impose un couvercle, le sculpteur a imaginé un couvercle qui imite les ondulations de l’eau. « Je l’avais initialement conçu avec trois pieds, mais afin de mieux faire le lien avec le reste du mobilier, j’ai imaginé une forme de coupe », ajoute Guillaume Bardet.

Au cœur de la nef, un nouvel autel géométrique épuré sera installé. Le tabernacle – petit meuble qui renferme le « pain consacré » – sera quant à lui placé sur l’autel de Viollet-le-Duc. Sur le côté gauche, la cathèdre – siège de l’évêque – sera installée avec un dossier évoquant une flèche qui s’élève vers le Ciel. L’ambon, là où les lectures seront faites, sera placé du côté droit, au pied de la statue de la Vierge à l’Enfant et évoquera le Tau, dernière lettre de l’alphabet hébraïque ressemblant à la croix et chère à saint François d’Assise. « Le haut de l’ambon a également la forme d’un grand livre ouvert », précise Guillaume Bardet. 

« Ce que je cherche en choisissant ces artistes, c’est de doter notre cathédrale d’un mobilier liturgique d’une "noble simplicité" […] capable de toucher le cœur de chaque visiteur, même en dehors des célébrations, et qui résiste à l’épreuve du temps », a souligné l’archevêque Mgr Laurent Ulrich.

Le diocèse de Paris a décidé de faire appel à la designer Ionna Vautrin pour réaliser 1 500 chaises en chêne massif qui seront disposées dans la nef de la cathédrale. Elles seront produites par le fabricant français Bosc. Ces chaises ont été conçues en dialogue avec l’architecture : « les dossiers sont délibérément bas, créant un horizon silencieux pour les fidèles et les visiteurs entrant dans la cathédrale », explique Ionna Vautrin.

Par ailleurs, l’archevêque de Paris a demandé à l’artiste Sylvain Dubuisson de créer un reliquaire de la couronne d’épines du Christ. L’artiste utilisera du bois de cèdre, le même bois que la relique, pour sculpter une grande iconostase. La couronne d’épines sera placée au centre.

Le projet sera présenté à la commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA), le 13 juillet, qui rendra son avis. Les pièces du mobilier seront ensuite réalisées par les artistes et les artisans sélectionnés pour une livraison en septembre 2024, avant la réouverture de Notre-Dame de Paris en décembre 2024.