LONDRES / ROYAUME-UNI
Le musée londonien fait face à une nouvelle polémique qui dénonce son instrumentalisation par le groupe pétrolier British Petroleum à travers une exposition
Le géant pétrolier BP, souvent accusé « d’art washing », c’est-à-dire d’utiliser la culture pour redorer son image, est cette fois soupçonné d’avoir organisé une exposition temporaire au British Museum dans l’objectif de faciliter son implantation de forage gazier en Russie Arctique. Cela concerne l’exposition « Scythians : Warriors of Ancient Siberia » (« Scythes : Guerriers de l’ancienne Sibérie ») qui a fermé ses portes dimanche 14 janvier 2017. Son principal mécène était BP, qui est en affaires avec la compagnie pétrolière du gouvernement russe - Rosneft -, une des compagnies les plus polluantes au monde.
BP or not BP? est un groupe d’activistes écologistes influents, ils ont ainsi milité pour que la Tate cesse son partenariat avec BP. En 2016, après 26 ans d’accord très controversé, BP a annoncé la fin de son mécénat avec le musée londonien. Ils sont intervenus à l’intérieur du British Museum lors de l’exposition « Scythes » via des happening le jour de son ouverture et celui de sa fermeture, stigmatisant la politique de propagande de BP. Dès le premier jour, ils ont organisé un happening du type « YES MEN ». Leurs membres se sont fait passer pour des employés de BP, abordaient les visiteurs en leur disant : « Les droits de l’Homme et le climat sont bien sûr des sujets importants, mais ce qui est vraiment important c’est que nous continuons nos forages pétroliers », ou encore, « BP ne représente que 0.5 % du budget du musée, il s’agit vraiment d’un troc pour faire de la pub à BP. Le réchauffement climatique est un tout petit prix à payer. »
Culture Unstained, un groupe qui milite pour une éthique du mécénat, a publié un dossier sur internet intitulé Crude Connections. Ce dossier présente une étude approfondie et détaillée des échanges et du calendrier commun entre les représentants et dirigeants anglais et russes, du groupe BP, le British Museum et l’Hermitage Museum. Comme le souligne le site Hyperallergic, les documents réunis par Culture Unstained ne dévoilent pas d’activité illégale mais suggèrent que BP utilise un modèle de partenariat culturel dans le but de faire se rencontrer les représentants du gouvernement avec les acteurs de l’industrie énergétique pour favoriser le développement de leur activité.
Helen Glynn du groupe BP or Not BP? explique à Hyperallergic : « cette fois, l’objectif de BP est légèrement différent. Le partenariat dans le cas de l’exposition « Scythes » s’inscrit dans une stratégie beaucoup plus vaste qui vise à réhabiliter le gouvernement russe aux yeux des législateurs occidentaux, afin de diminuer les sanctions qui empêchent BP de faire du forage dans la Russie Arctique. Lorsque l'ambassadeur Russe et BP ont des places d’honneur à un événement du British Museum, cela envoie un message fort pour le Royaume-Uni, un message qui dit qu’il n’y a rien de mal à ce que BP travaille avec le gouvernement Russe. »
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Le British Museum et BP à nouveau dans le collimateur des écologistes
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