Royaume-Uni - Musée

Nouvelle protestation au British Museum contre le mécénat de BP 

Par Jinane Dolbec · lejournaldesarts.fr

Le 12 février 2020 - 389 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Les activistes de « BP or not BP ? » ont fait entrer un cheval artisanal en référence à l’exposition actuelle.

Les 7 et 8 février derniers, environ 1 500 manifestants ont à nouveau envahi le British Museum lui reprochant ses liens avec la compagnie pétrolière British Petroleum (BP).

Vendredi soir, le groupe d’activistes écologistes BP or not BP ? a introduit un « cheval de Troie » de quatre mètres dans la cour de musée, prenant pour cible l’exposition actuelle « Troy : myth and reality » (« Troie : mythe et réalité ») parrainée par BP. A l’image du cheval de Troie qui, dans l’Iliade, permet aux guerriers grecs de s’introduire dans la cité troyenne et d’entraîner la chute de la ville, le parrainage de BP est, selon l’activiste Sarah Horn, un cadeau empoisonné qui cache quelque chose de « sinistre et destructeur ». Le cheval de Troie fut gardé pendant la nuit par deux activistes, rejoints le lendemain matin par les manifestants.

Ce n’est pas la première fois que le groupe militant intervient au British Museum, mais il s’agit de son action la plus longue et la plus spectaculaire. Samedi soir, une soixantaine de personnes occupaient encore le musée.

Le directeur du British Museum, Hartwig Fischer, a indiqué dans une déclaration qu’il respectait la liberté d’expression des manifestants et partageait leurs préoccupations au sujet du réchauffement climatique. Néanmoins, il a souligné l’importance du mécénat de BP : « Le British Museum offre à des millions de personnes la chance de découvrir les cultures et l’histoire de l’humanité. Sans soutien et parrainage externes, cela ne serait pas possible. Et le fait de priver le public de cette opportunité ne contribue pas à résoudre la crise climatique. »

BP or not BP ? était déjà intervenu au British Museum à l’occasion de l’exposition « Scythians : Warriors of Ancient Siberia » (« Scythes : Guerriers de l’ancienne Sibérie ») dont le principal mécène était BP, accusé d’avoir organisé cette exposition dans l’objectif de faciliter son implantation de forage gazier en Russie Arctique.

Le géant pétrolier a souvent été accusé « d’art washing », c’est-à-dire d’utiliser la culture pour améliorer son image. BP or not BP ? a également milité pour que la Tate cesse son partenariat avec BP. En 2016, après 26 ans d’accord, BP a finalement annoncé la fin de son mécénat avec le musée londonien. En 2019, la National Galleries Scotland et la Royal Shakespeare Compagny ont aussi mis fin à leur partenariat avec le géant pétrolier.

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