Fontainebleau a accueilli son premier festival d’histoire de l’art

Annick Lemoine l’avait pensé, Frédéric Mitterrand le voulait, l’Institut national d’histoire de l’art l’aura soutenu et le château de Fontainebleau accueilli. En bref, la France a organisé son premier festival de l’histoire de l’art. En trois jours, ce sont plus de 15 000 entrées qui ont été comptabilisées, indiquait dimanche soir Jean-François Hebert, président du château de Fontainebleau. Nombreux étaient ceux venus fêter l’histoire de l’art en cette fin de mai. Selon Xavier Salmon, directeur du patrimoine et des collections, les hôtesses avaient enregistré 5 000 passages pour l’ouverture au public vendredi et déjà 3 000 en fin de matinée le lendemain.

Le samedi après-midi, le public était plus abondant encore, plus diversifié aussi. Des locaux en pèlerinage et des familles en ballade avaient rejoint les étudiants et les professionnels curieux. Profanes et avertis, jeunes et moins jeunes, tous erraient et vaquaient ensemble, librement et gratuitement, sous un soleil estival et dans une ambiance vacancière.

A l’honneur cette année, la folie et l’Italie. Si le second sujet se comprend aisément pour la légitimité de la discipline comme du lieu, le premier a raisonnablement pu étonner. Pourtant, force est de reconnaître que la folie est parvenue à la fois à parcourir toute l’histoire de l’art et à fédérer les différentes catégories de participants. Mais donner à voir l’histoire de l’art comme une matière populaire et vivante n’était pas la seule ambition de ce festival. Valoriser le « savoir-voir », relier le visible et le sensible, tel était aussi la vocation de ce festival. Ce que rappelait Frédéric Mitterrand, lors de son discours samedi soir, en citant Daniel Arasse, auteur du célèbre « On n’y voit rien ! ».

Dans toute la ville de Fontainebleau, les arts et leurs méthodes étaient salués au travers de manifestations riches et multiples. Place était faite entre autres au livre et au cinéma, mais également à l’improvisation et à l’actualité. Dans l’enceinte du château, plus de 90 activités étaient proposées samedi, des conférences et des visites surtout. Pour Florence Buttay, coordinatrice scientifique de la programmation de l’évènement, cette première édition est la preuve de ce qu’ « il ne faut jamais préjuger d’un public ». Car, en dépit de l’exigence requise par certaines thématiques, plusieurs salles se sont vite révélées trop petites face à l’engouement inattendu des visiteurs. Un écueil que la prochaine édition évitera. Celle-ci est d’ores et déjà fixée au printemps 2012. Son thème sera les voyages et le pays invité l’Allemagne.