FONTAINEBLEAU [06.06.13] - Le festival de Fontainebleau reste tourné vers les historiens de l’art malgré les volontés d’élargissement vers le grand public.
« Il y a moins de monde que l’année dernière », observaient les intervenants comme les participants du Festival de l’histoire de l’art au château de Fontainebleau. Pourtant, cette troisième édition, qui s’est déroulée du vendredi 31 mai au dimanche 2 juin, a attiré, selon l’institution, 20 000 entrées contre 15 000 en 2011 et 18 000 en 2012. 20 000 entrées et non 20 000 visiteurs, ces derniers étant comptabilisés à l’entrée de chaque espace du festival (château inclus).
Étudiants et professionnels de l’art ou de l’histoire de l’art ont été nombreux à assister aux conférences et tables rondes gratuites qui ont évoqué, souvent de manière passionnante, l’actualité du monde artistique, muséal et patrimonial au travers de sujets précis ou transversaux.
En revanche, le grand public, cible importante pour le ministère de la Culture, qui a lancé et qui finance en grande partie l’événement, ne semble pas s’être bousculé aux conférences. Selon nos observations, le public non professionnel a principalement circulé en périphérie de l’événement, arpentant la halle commercialisant des livres d’art et les salles du château, ouvertes gratuitement (comme tous les premiers dimanches du mois) et animées par des médiateurs de l’École du Louvre et des comédiens.
Si les enfants bénéficiaient d’un riche programme de visites et d’activités, le grand public adulte ne se sentait manifestement pas concerné par les conférences. « Je ne suis pas la cible de ce genre de sujets, c’est trop ardu pour moi », commentait une promeneuse, tandis que Florence Buttay chargée de mission à l’Institut national d’histoire de l’art et coordinatrice du festival, expliquait ne pas vouloir « enfermer les visiteurs dans des niveaux et des catégories ».
Deux études livraient en 2012 des données contradictoires sur la répartition du public de la deuxième édition. Une enquête commandée conjointement par le château de Fontainebleau et le ministère de la Culture à des étudiants de l’Institut d’études politiques de Paris, et réalisée sur un échantillon de 150 personnes, indiquait que les deux tiers du public du festival étaient composés de visiteurs grand public, avec une progression du nombre de professionnels. Tandis que l’Observatoire départemental du tourisme de Seine-et-Marne chiffrait à 74,6 % le taux de visiteurs venant dans un cadre professionnel ou universitaire, des résultats plus proches de ceux que nous avançons aujourd’hui.
« Tant que l’histoire de l’art ne sera pas enseignée à l’école comme une matière à part entière par des professeurs formés pour cela, nos débats n’intéresseront qu’une partie minime d’initiés et il sera difficile de faire le grand écart entre néophytes et spécialistes », expliquait un intervenant. Un sujet qui a fait l’objet d’une table ronde d’enseignants désireux de trouver des réponses concrètes à leurs problèmes sur le terrain.
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Un festival de l’histoire de l’Art pour professionnels
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Abonnez-vous dès 1 €Vue du Festival de l'Histoire de l'Art à Fontainebleau - © Photo Margot Boutges