PARIS
Demandée de longue date par les conservateurs-restaurateurs, la création d’un titre protégé fait l’objet d’une proposition de loi publiée le 25 janvier.
Paris. Indispensable à la chaîne patrimoniale, la profession de conservateur-restaurateur n’est pourtant pas mentionnée dans le code du patrimoine. La proposition de loi portée par Raphaël Gérard (député LRM de Charente-Maritime) comblerait cette lacune en actant la création d’un titre protégé pour les professionnels issus des quatre formations reconnues par l’État (Institut national du patrimoine, Paris-I, École supérieure d’art d’Avignon, École supérieure d’art et de design Talm-Tours).
Ce texte, qui répond à une requête quasi centenaire des restaurateurs du patrimoine, est le fruit de quatre ans de discussions entre les acteurs institutionnels et l’organisation professionnelle principale, la Fédération française des conservateurs-restaurateurs (FFCR). Il ne sera pas présenté devant le Parlement avant la fin de cette mandature, mais Raphaël Gérard tenait à le publier :« L’objectif est de ne pas perdre le bénéfice de ce travail de discussion, et de faire avancer le sujet au ministère de la Culture. »
Rue de Valois, un groupe de travail a été constitué spécialement, dont la réflexion pourrait aboutir à un autre texte présenté par le ministre de la Culture. La proposition de loi du 25 janvier, cosignée par des députés issus de tous les groupes politiques de l’Hémicycle, permet de l’inscrire dans le marbre dans le cas où « la volonté politique venait à s’effacer avec un prochain ministère de la Culture ».
L’issue des élections présidentielle et législatives n’est pas la seule incertitude qui pèse sur cette proposition : la création d’un titre protégé pour les conservateurs-restaurateurs est accueillie fraîchement par les syndicats et organisations professionnelles des artisans d’art, car ceux-ci ont accès aux chantiers de restauration et craignent une concurrence accrue des restaurateurs à la suite de cette reconnaissance. « Mais on ne parle pas des mêmes métiers, rappelle le député. Certains laissent planer l’idée que des validations d’acquis de l’expérience sont possibles [des métiers d’art vers les conservateurs-restaurateurs], alors que dans les faits très peu aboutissent. »
Raphaël Gérard et la FFCR mettent en avant l’expérience réussie des équipes pluridisciplinaires du Mobilier national, où travaillent main dans la main conservateurs-restaurateurs et artisans d’art. Une « complémentarité, plus qu’une rivalité » entre les professionnels de la conservation et les experts du « geste » artisanal dont il faudra convaincre les soutiens actifs des métiers d’art, au Parlement comme au gouvernement.
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Des députés déposent un texte visant à créer le titre de conservateur-restaurateur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°583 du 18 février 2022, avec le titre suivant : Des députés déposent un texte visant à créer le titre de conservateur-restaurateur Demandée de longue date par les conservateurs-restaurateurs, la création d’un titre protégé fait l’objet d’une proposition de loi publiée le 25 janvier