FRANCE
Une bonne façon d’évaluer la politique culturelle est de faire le bilan des engagements d’Emmanuel Macron en 2017
Politique culturelle. Faites le test autour de vous : demandez à un proche ce qu’il pense de la politique culturelle actuelle. Il y a de fortes chances qu’il vous réponde uniquement par un commentaire sur la personnalité du ministre.
Contrairement à l’économie, l’emploi, la sécurité ou l’environnement, que les Français dans leur majorité appréhendent facilement, la culture n’est pas une préoccupation immédiate. Et d’ailleurs chacun est bien en peine de définir ce qu’est la culture ou du moins – puisqu’il s’agit de cela – l’équilibre à respecter pour un « honnête homme » entre une série télé et un roman ou entre une visite au musée et un film populaire. Il n’est donc pas étonnant que le grand public ait du mal à juger de la politique culturelle, si ce n’est à travers l’appréciation du charisme de celle ou de celui qui porte cette politique. D’autant que, plus que tous les autres ministères, celui de la Culture est celui du verbe et de l’image. Pour les professionnels, la difficulté d’appréciation est la même, à ceci près que leur avis sur la femme ou l’homme politique se double d’un jugement sur le niveau des subventions (c’est-à-dire le pourcentage de l’augmentation annuelle).
Pour répondre à la question, commençons par aller jeter un coup d’œil aux États-Unis, où les lieux culturels, essentiellement financés par le privé, licencient à tour de bras, et ainsi mesurer notre chance. Muni de ce viatique, on peut ensuite évaluer l’action du président Macron par rapport aux engagements de campagne du candidat. Outre qu’elles sont particulièrement détaillées, ces promesses constituent le socle de son action.
Enfin pas tout à fait. À partir du mouvement des « gilets jaunes » (on notera au passage que celui-ci a démarré peu de temps après le départ de Françoise Nyssen et l’arrivée de Franck Riester au ministère), et plus encore avec la crise du Covid-19, le président a été amené à poser un regard différent sur la société et à revoir ses priorités culturelles, ou du moins à privilégier certaines d’entre elles : l’Éducation artistique et culturelle, l’émancipation par la culture, le soutien à la création française…
Quoi qu’il en soit, à l’aune des promesses de 2017, le bilan est, selon la formule facile et consacrée, « contrasté ». Il reste un peu de moins de deux ans pour pousser les feux et atteindre les objectifs pour lesquels il a été élu.
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18 promesses au banc d’essai
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°547 du 5 juin 2020, avec le titre suivant : 18 promesses au banc d’essai