C’est à Paris que le Palmarès 2010 réserve ses plus grandes surprises. Les expositions temporaires font en général relâche, une bonne occasion de revoir les collections permanentes.
En été, surtout au mois d’août, Paris se vide de ses habitants et de ses expositions temporaires. La plupart des grandes manifestations se terminent dans les premiers jours de juillet, les Galeries nationales du Grand Palais sont fermées. Mais loin d’être désertés, les musées parisiens sont envahis par quelque dix-sept millions de touristes étrangers.
Ici et là, cependant, on peut encore partir en voyage à la découverte de contrées lointaines : Méroé ou l’Arabie saoudite au Louvre, le fleuve Congo au Quai Branly [lire p. 32], le Gandhara (actuel Pakistan) au musée Guimet. Le voyage peut être aussi amoureux, comme le propose le Mac/Val à Vitry-sur-Seine [lire p. 28], ou à l’intérieur de la création contemporaine française au Palais de Tokyo et au MAMVP.
Il est vrai qu’avec près de 50 musées classés dans le Palmarès 2010, dont 28 dans le Top 100, l’équipement culturel d’Île-de-France est proche de la saturation comme en témoignent de nombreux doublons : Cernuschi et Guimet, Dapper et Branly, Beaubourg et le MAMVP… C’est l’occasion de (re)découvrir leurs magnifiques collections permanentes, souvent bien plus intéressantes que certaines expositions temporaires exagérément mises en avant. D’autant que les musées ont compris la nécessité de renouveler leurs accrochages. Le Centre Pompidou a revu la présentation de ses collections modernes, tout en opérant une sélection parmi les œuvres d’artistes femmes. Le Louvre a réaménagé ses salles d’art grec classique et hellénistique.
Déjà bousculé en 2008 par l’irruption du Quai Branly, l’ordre du trio de tête parisien est une nouvelle fois modifié avec la première place du même Quai Branly au détriment du Centre Pompidou. Pourtant, Beaubourg conserve toujours la première place dans le sous-classement Dynamisme, et gagne même une place dans le sous-classement Conservation. Calder, Kandinsky et Soulages ont fait exploser la fréquentation : 26 % de visiteurs. Les collections se sont enrichies de nouvelles œuvres pour un montant de 28,5 millions d’euros.
Il perd cependant de nombreux points par rapport au Quai Branly, qui réalise un sans-faute. La grève du personnel en fin d’année a entraîné la fermeture du Centre et donc une chute de plusieurs points sur le critère du nombre de jours d’ouverture, d’autant que le taux d’ouverture des salles est de 93 % sur l’année alors qu’il est de 100 % au Quai Branly, favorisé par l’agencement de son espace permanent. Par ailleurs, l’audioguide n’est pas inclus dans le tarif, et le Centre offre moins de jours gratuits que le Quai Branly.
Le Louvre conserve sa décevante troisième place, due en partie à la faible croissance ( 0,9 %) du nombre de ses visiteurs, mais il lui suffirait de peu pour qu’il retrouve sa première place de plus beau musée du monde. La surprise vient d’Orsay (8e) qui perd 3 places. Sa programmation a été honorable (« Ensor », « Art nouveau Revival ») et de nombreux chefs-d’œuvre de ses collections ont été loués à l’étranger pour financer des travaux de rénovation. Mais la fréquentation fait du surplace. Orsay perd également plusieurs précieux points en ayant supprimé les fiches à disposition dans les salles, remplacées par des panneaux moins pratiques. Malgré une baisse du nombre de visiteurs et une programmation qui a souffert de problèmes de financement, les Arts décoratifs arrivent à gagner une place en raison d’une qualité de service équivalente, voire supérieure, aux grands établissements.
Les musées de la Ville de Paris progressent lentement d’année en année. Carnavalet dispose de nombreux atouts qui justifient sa 14e place : un emplacement en plein cœur de Paris, des collections agréables et la gratuité d’entrée. Le Petit Palais n’a pas encore de programmation à la mesure de la majesté des lieux. Sa fréquentation accuse une baisse de 18 % en 2009. Le musée de la Vie romantique est l’une des plus belles remontées dans le classement (63e). À l’opposé des grands sites, son hôtel particulier ancien et sa petite cour ombragée offrent une halte agréable dans un quartier à l’écart des circuits.
TELECHARGER LA CARTE DES EXPOSITIONS DE LA REGION ILE DE FRANCE (PDF - 830 ko)
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Île-de-France - Paris au mois d’août
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°626 du 1 juillet 2010, avec le titre suivant : Île-de-France - Paris au mois d’août