Le programme est alléchant, mais la rencontre n’a pas vraiment lieu entre le sculpteur et l’une des stars de l’art actuel.
Pourtant tout commence bien. Dans la cour d’honneur, une tour de dix mètres de haut en acier, d’un style « super-gothique », accueille les visiteurs. L’ornemental, une certaine noirceur, un ouvrage d’art d’une grande complexité un peu mégalo : l’échange entre Delvoye et Rodin se révèle bavard.
Malheureusement, le dialogue s’effrite au premier étage du musée. Dans un cabinet dépouillé, des grilles en fer forgé de l’atelier de Delvoye en version maquette s’ouvrent et se ferment dans un grincement crispant. La porte de l’enfer de Rodin, à laquelle elle sont censées faire écho, est décidément bien loin. Dans une autre salle, des crucifix servent de matériau à la sculpture d’une hélice ADN. Certes, des échos des formes se lisent avec Mouvement de danse A, bronze d’Auguste Rodin réalisé après 1911. Mais sans plus.
L’absence de pertinence se fait carrément sentir dans la salle où siègent le portrait du Père Tanguy de Van Gogh, un Monet, un Renoir et deux autres toiles du Néerlandais, mises en relation avec deux bonbonnes de gaz peintes à la manière de la Grèce antique. L’incongruité de la juxtaposition laisse coi. Reste une promenade dans ce musée un peu désuet et ses jardins enchanteurs. On ne vient jamais pour rien chez Rodin.
« Wim Delvoye », musée Rodin, 79, rue de Varenne, Paris VIIe, tél. 01 44 18 61 10, www.musee-rodin.fr, jusqu’au 22 août 2010.
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Rodin « Delvoyé »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°626 du 1 juillet 2010, avec le titre suivant : Rodin « Delvoyé »