Les maisons de ventes sont en train de s’imposer sur le marché de l’art en ligne.
Monde. Selon un sondage sponsorisé par la société Hiscox, 55 % des acheteurs en ligne dans le monde de mars à septembre 2020 (donc durant les confinements) ont effectué leurs achats sur des sites de ventes aux enchères. On en déduit que 45 % des achats ont été faits sur les sites des galeries ou des antiquaires et les plateformes qui les fédèrent.
Ce chiffre est à prendre avec des pincettes, il résulte d’un sondage réalisé par la société ArTactic auprès de 557 collectionneurs, sans aucune précision sur la représentativité du panel. Par ailleurs, il prend en compte des achats et non des chiffres d’affaires (CA). Il faut le prendre comme une tendance. À ces réserves près, il signale une inversion du rapport entre galeristes et maisons de ventes. Selon le bilan annuel de Clare McAndrew sponsorisé par Art Basel et UBS, en 2019, les galeries et antiquaires pesaient 60 % du CA du marché de l’art quand les maisons de ventes en réalisaient 40 %. Ce rapport est lui aussi à prendre avec des pincettes, mais il a le mérite de la continuité dans le temps.
Cela confirme un « ressenti » : les maisons de ventes sont en train de s’imposer sur le marché « online », au détriment des galeries et antiquaires dont les ventes soit sur leur propre site, soit sur les plateformes (telle Artsy) progressent mais dans des volumes nettement moindres. Et il se pourrait bien que les maisons de ventes accentuent leur avance en se regroupant pour répondre à une attente des acheteurs. L’étude Hiscox montre en effet que les collectionneurs en ligne se limitent de plus en plus à quelques sites – alors qu’on aurait pu croire qu’ils se seraient dispersés pendant le confinement. Ils n’ont ainsi été que 14 %, contre 28 % en 2019, à faire leurs emplettes sur plus de trois sites. C’est ce qu’a bien compris la société française Interencheres qui vient de racheter son concurrent Auction.fr.
Est-ce une menace pour les antiquaires et galeries ? Non si l’on prend en compte le poids des ventes en ligne, qui progresse mais ne constitue que 9 % du marché selon le rapport McAndrew. Oui à plus long terme, comme le soulignait notre édito dans Le Journal des Arts no 556 (daté 27 novembre). En laissant le champ libre à leurs concurrents, ils les laissent se constituer un trésor de guerre qui va devenir essentiel dans les modèles économiques de demain : les bases de données clients.
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Ventes « Online » : les galeries perdent du terrain
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°557 du 11 décembre 2020, avec le titre suivant : Ventes « Online » : les galeries perdent du terrain