PARIS
Organiser une foire d’art en pleine pandémie est un pari risqué. Urban Art Fair l’a pourtant fait : l’édition 2021 de la foire d’art urbain est annoncée du 10 au 13 juin au Carreau du Temple, à Paris.
« On en a vraiment besoin et envie », explique Yannick Boesso, fondateur et président d’Urban Art Fair (UAF). Pour rendre l’événement possible, les organisateurs de la foire ont élaboré divers scénarios, dont celui de jauges réduites et d’horaires élargis. Ils ont aussi renoncé aux projections et conférences qui rythment d’ordinaire UAF. De quoi rassurer les collectionneurs et célébrer les cinq ans d’une foire qui reçoit en moyenne 15 000 visiteurs depuis son ouverture. Pour les accueillir au mieux, les organisateurs ont tout prévu. Comme les années précédentes, UAF se prolonge hors les murs, aux abords du Carreau du Temple. Covid oblige, les artistes conviés à peindre cette année en live à l’extérieur du bâtiment sont français. Ils reflètent la diversité de l’art urbain, entre héritiers du graffiti (Brusk, Astro, Nasty), pionniers (Speedy Graphito) et artistes émergents (Rouge). « Si les files d’attente sont plus longues en raison des jauges réduites, cela permettra au public de voir des créations en mouvement », explique Yannick Boesso.
Côté programmation, les organisateurs d’UAF ont pu compter sur le soutien des galeries, qui ont « joué le jeu » après le report, puis l’annulation de l’édition 2020 : « Sur les 40 exposants, nous en avons conservé 36 ou 37, explique Yannick Boesso. Nous avons réussi à remplacer les autres et à retrouver la scénographie originellement prévue. » La fidélité des professionnels permet à Urban Art Fair de déployer une offre diversifiée, où se mêlent les artistes émergents (Rouge chez Openspace, Simon Berger chez Artstübli, etc.) et les confirmés (Invader chez Ange Basso, Gérard Zlotykamien chez Mathgoth, etc.). Certains artistes bénéficient d’une mise en lumière spécifique : Brusk, représenté par ArtDealers, se voit allouer un espace dédié, et Hopare confronte ses œuvres aux maîtres de la peinture moderne avec le concours de Loevenbruck et Stéphane Corréard. L’enjeu selon Yannick Boesso : « Intéresser des collectionneurs nouveaux, qui pourraient être réticents à investir dans l’art urbain. »
Mais UAF entend aussi explorer cette année deux champs en plein essor. Premier d’entre eux, celui des NFT et de la blockchain, via le projet « Urban NFT ». Le sous-sol du Carreau du Temple s’ouvre quant à lui à l’édition (Anagraphis, Atelier R.L.D…). « Nous n’avions jamais présenté d’exposants dans cet espace, note Yannick Boesso. Il s’agit de créer un contexte favorable pour inciter les visiteurs à s’y rendre, en proposant des œuvres plus accessibles financièrement. »
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°744 du 1 juin 2021, avec le titre suivant : Urban Art Fair maintient le cap