PARIS
Paris a désormais deux foires d’art urbain à six mois d’intervalle. Pour se distinguer, la quatrième édition de l’Urban Art Fair renforce sa formule pour se doter d'une identité plus marquée.
Paris. Après une première édition réussie, quelques éditions moins remarquées et une tentative ratée d’implantation new-yorkaise, l’Urban Art Fair, qui ouvre ses portes en avril au Carreau du temple, consolide sa formule. La foire a mis en place les dispositifs nécessaires pour « ressembler à une foire d’art contemporain et non à un festival où les artistes font des performances », explique Yannick Boesso son directeur. Ainsi, pour favoriser le commerce, les allées sont soignées et composées de stands traditionnels. Cette édition promet également d’être plus organisée. Le visiteur pourra déambuler dans un tunnel plongé dans le noir jalonné d’œuvres rétroéclairées de Maxime Drouet (galerie Openspace), rencontrer les sculptures monumentales de Mist créées pour l’occasion ou les travaux sur boîtiers électriques peu vus en France du Berlinois Evol (Urban Spree, Berlin).
Si en 2015, l’Urban Art Fair était la première foire en France à se consacrer à l’art urbain, elle doit désormais faire face à une concurrente de taille : District 13. Cette dernière a été fondée par Mehdi Ben Cheikh, directeur de la galerie Itinerrance, une personnalité appréciée et reconnue du milieu (il est notamment à l’origine du projet éphémère Tour Paris 13, et a installé une toile d’Obey à l’Élysée). La visibilité et la légitimité de District 13 ont été renforcées en 2018, lorsque la foire s’est installée à l'hôtel Drouot. À Paris, le marché est prospère avec des galeries solides et le soutien d’acteurs puissants comme Artcurial, qui propose des ventes consacrées au mouvement depuis 2006, mais a aussi ajouté une vacation à son calendrier en parallèle de la Foire internationale d’art contemporain (Fiac) en 2018. Mais la capitale française peut-elle absorber deux foires d’art urbain ? « Pour l’instant cela fonctionne, mais ce n’est que le début. Il ne faut pas saturer le public », relève Yannick Boesso.
Toutes deux sont présentées dans un format intimiste (23 galeries pour District 13 et 32 pour l’Urban Art Fair) avec une sélection éclectique d’artistes et de médiums. Contrairement à District 13 qui regarde vers l’international avec 12 galeries étrangères, l’Urban Art Fair mise sur un ancrage local avec 27 enseignes françaises majoritairement parisiennes. « En sélectionnant des galeries françaises nous assurons la venue des collectionneurs locaux, ce qui nous offre une base solide », précise Yannick Boesso.
En Europe, les deux événements d’art urbain notables ont lieu de manière concomitante aux grandes foires d’art contemporain de leurs pays et bénéficient de leur audience : à Londres Moniker Art Fair, depuis 2009, se tient pendant Frieze, et Urvanity Art à Madrid depuis 2017 pendant Arco. Urban Art Fair pourrait de la même façon gagner à se raccrocher à une manifestation plus importante. Mais, explique Yannick Boesso, « nous ne sommes pas sur des importants collectionneurs internationaux comme la Fiac. Nous nous posons la question de positionner notre agenda en même temps qu’Art Paris en 2020 ».
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L’Urban Art Fair cherche à se pérenniser
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°520 du 29 mars 2019, avec le titre suivant : L’Urban Art Fair cherche à se pérenniser