Foire & Salon

L’art urbain, de la rue au salon

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 12 avril 2017 - 500 mots

PARIS

Forte de son succès l’an dernier, Urban Art Fair veut faire bouger les frontières avec l’art contemporain.

PARIS - L’avant dernier week-end d’avril, les Parisiens pourront libérer leurs angoisses liées à la présidentielle en se rendant à Urban Art Fair au Carreau du Temple. Lancé l’an dernier, cet événement se veut être un panorama de l’art urbain, des débuts du graffiti new-yorkais aux expérimentations actuelles.

« Il m’a paru évident de mettre en avant ce vaste mouvement compte tenu de la place qu’il occupe dans le paysage culturel. On ne le voit pas ! Mon idée n’est pas seulement de le représenter, mais de créer tout un écosystème », explique Yannick Boesso, fondateur de la foire. Un constat partagé par Arnaud Oliveux, spécialiste chez Artcurial : « L’art urbain est très peu montré dans les grandes foires pour des raisons assez mystérieuses, alors que certains artistes comme Shepard Fairey ou Banksy sont très présents sur le second marché. Cet événement répond à ce constat et à une demande du public, qui souhaite s’y retrouver dans cet univers difficile à cerner. »

L’événement s’appuie sur son succès public de l’an dernier : plus de 20 000 visiteurs en trois jours, un chiffre équivalent à la fréquentation de Drawing Now en quatre jours. 33 galeries sont réunies cette année, comprenant 22 françaises : parmi elles, la galerie du jour agnès b. montre des travaux du très prolifique JonOne ou du virtuose de la craie Philippe Baudelocque, Artistik Rezo (Paris) laisse la place aux créations fantasques de Bault quand Lélia Mordoch (Paris-Miami) présente plusieurs panneaux de Miss. Tic. On ne peut s’empêcher de noter l’absence de certaines figures françaises du marché. Le volet international compte quant à lui onze exposants, dont Urban Spree (Berlin). Parmi la dizaine de nouveaux arrivés, Avenue des arts (Hongkong) ou Art in the Game (Londres) venue avec des pièces de Banksy, Obey/Shepard Fairey ou Invader. Sur les stands, les prix s’étalent de quelques centaines d’euros pour des lithographies à 1 million d’euros pour une pièce de Banksy. Hors les murs, la programmation Cannot be Bo(a)rdered organisée à l’Espace Commines explore les sous-cultures populaires asiatiques à travers des travaux liés au skateboard.

Un clivage encore en débat
L’art urbain gagne-t-il vraiment à être isolé de la sphère de l’art contemporain ? « Il y a deux façons de le voir. Soit on considère l’événement comme une sorte de niche un peu fermée et c’est ennuyeux. Soit on le voit plus d’un point de vue marketing qui permet de mettre en avant l’art urbain et de le faire découvrir aux collectionneurs : c’est ma conception », répond Arnaud Oliveux. La galeriste Magda Danysz, qui ne participe pas à l’événement, adopte un point de vue différent : « Je milite pour que les sceptiques arrêtent de penser que l’art urbain ne fait pas partie de l’art contemporain. Je ne participe pas à Urban Art Fair, parce que je veux être cohérente avec ce que je défends : je veux qu’on parle d’art ». La foire fait le choix d’étirer cette verticale du marché de l’art en organisant une édition à New York dès juin prochain.

Urban Art fair

Du 20 au 23 avril au Carreau du Temple, www.urbanartfair.com

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°477 du 14 avril 2017, avec le titre suivant : L’art urbain, de la rue au salon

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