Le grand retour de l’Urban Art Fair

Pour sa sixième édition au Carreau du Temple à Paris, l’Urban Art Fair entend se placer sous de bons augures avec 30 % de nouveaux exposants et près de 20 % de galeries internationales. Elle exposera pour quatre jours les œuvres d’une centaine d’artistes, français ou étrangers, représentés par 36 galeries.

Parmi les nouvelles galeries annoncées cette année, il y a l’Art To Be Gallery (Lille), la Galerie Anne Perré (Paris), la Galerie Perahia (Paris), la PDP Gallery (Paris) – qui avait déjà participé à la troisième édition d’Urban Art Fair –, la Galerie Nicolas Xavier (Montpellier), le Grand Jeu (Paris), la Co Fine Arts (Paris), Le Container Galerie (Nice, Aix-en-Provence), L’atelier Franck Michel (Nice) ou encore Nowart (Paris). Elles sont révélatrices de ce qui pourrait bien être une constante de la foire : la bonne représentation des galeries parisiennes et méditerranéennes.

Deux de ces nouvelles galeries sont étrangères : Stolenspace (Londres) et la Swinton Gallery (Madrid). Si le nombre de galeries internationales représentées à la foire est en légère hausse cette année, par rapport aux années précédentes, il n’égale pas celui des galeries françaises, plébiscitées par ses organisateurs. « En sélectionnant des galeries françaises nous assurons la venue des collectionneurs locaux, ce qui offre une base solide », expliquait Yannick Boesso, le directeur d’Urban Art Fair (depuis sa création), à Journal des Arts l’année dernière. 

La foire poursuit une autre ambition : éloigner l’art urbain de l’ombrelle trop réductrice de l’art de la rue pour la mettre sous celle de l’art contemporain. Comment ? En montrant qu’il ne se limite pas à des graffitis ou des affiches collées dans la rue, mais qu’il peut se développer sur les même supports que ceux de la peinture et de la sculpture, exposées dans les salons. C’est notamment ce que fait l’artiste peintre iranien Nafir en réalisant des pochoirs sur des tapis. 

L’Urban Art Fair représente, cette année encore, des grands noms de l’art urbain. Référencé par Art Dealers (Paris), Banksy est connu pour ses pochoirs aux messages souvent politiques, humoristiques et/ou poétiques. Représenté par David Pluskwa Art Contemporain (Marseille) et la Galerie Brugier-Rigail (Paris), l’américain JonOne tient sa célébrité de ses graffitis colorés et dégoulinants. Choisi pour dessiner l’affiche de la sixième édition d’Urban Art Fair, le français Jef Aérosol est réputé pour ses pochoirs gigantesques et consacrés aux anonymes de la rue. 

Certains pionniers ou chefs de fil de l’art urbain sont également exposés à la foire. Référencé par Art To Be Gallery (Lille), le français Ernest Pignon-Ernest a acquis sa notoriété dans les années 1970 avec ses pochoirs en noir et blanc collés dans les rues. Accroché par l’Art Five Gallery (Marseille) et l’Atelier R.L.D (Paris) le français Speedy Graphito, dont le nom dit déjà beaucoup de son art inspiré du monde des bandes dessinées, a très tôt envahi les rues de Paris avec ses pochoirs et ses pinceaux. Enfin le français Jacques Villeglé, exposé par la Galerie Brugier-Rigail (Paris), fait partie des premiers à avoir récolté des affiches lacérées pour les exposer comme des œuvres d’art et les titrer du lieu et de la date de leur trouvaille. 

Si la plupart des galeries présentent plusieurs artistes à la foire, quatre d’entre elles font des solo show. Arnaud Rabier expose son travail, Perrot Gallery (Lausanne) montre le travail de Keith Haring, Vroom & Varossieau (Amsterdam) accroche des œuvres de Marcel Pinas et The Roger Project (Paris), celui de Gregory Wattin.