PARIS
En organisant sa troisième édition au Carreau du Temple du 12 au 15 avril, Urban Art Fair confirme son envergure sur le marché de l’art urbain, et reflète la vitalité de ce courant artistique.
Collectionner - Depuis la première vente d’art urbain organisée par Artcurial en 2006, beaucoup prédisent que l’essor du marché de l’art urbain est une bulle et ne durera pas. Pourtant, la multiplication des galeries spécialisées et l’apparition de foires comme Moniker à Londres et New York, Urvanity à Madrid, Urban Art Fair et 13 Art Fair à Paris souligne que ce segment de la création contemporaine n’est pas vraiment en voie d’essoufflement. « Le marché se stabilise petit à petit, les collectionneurs sont plus avertis et informés, note Justine Brault, de By Night Gallery. Ils ont tendance à s’intéresser davantage aux pièces historiques et à la scène internationale. » Surtout, le marché est aujourd’hui plus structuré : longtemps dominé par les ventes aux enchères, y compris pour le premier marché, et par l’achat direct d’œuvres aux artistes, il fait davantage la part belle aux galeries, qui ont su réaffirmer leur rôle. « Les collectionneurs, qui connaissent de mieux en mieux l’art urbain, sont de plus en plus à la recherche d’œuvres du premier marché, et finissent par se rendre compte qu’il vaut mieux acheter en galerie, où les artistes sont défendus et accompagnés financièrement, note Gautier Jourdain (Galerie Mathgoth). Ils ont besoin d’être rassurés et sont assez avides de découvertes. »
Ce besoin de découverte est sans doute l’une des évolutions les plus notables de ces dernières années. Si l’engouement pour les « stars » du mouvement demeure perceptible, au point qu’en 2017 deux street artists (Kaws et Shepard Fairey) se plaçaient dans le top 20 des artistes contemporains les plus vendus au monde, les collectionneurs s’intéressent aussi aux artistes émergents et étrangers, d’autant plus que leurs œuvres se négocient à des tarifs encore accessibles. « L’an dernier, à Urban Art Fair, les pièces entre 500 et 1 500 euros sont parties comme des petits pains, rapporte Samantha Longhi (Galerie Openspace). Le street art est très abordable, ce qui le coupe aussi des collectionneurs d’art contemporain. » Séduire ces collectionneurs-là constitue aujourd’hui un défi pour les galeristes. Dans cette perspective, certaines multiplient les commandes de grands murs pour soutenir la visibilité des œuvres dans l’espace urbain. D’autres, comme la Galerie 42b, jouent la prise de risque et se tournent vers des artistes soucieux de refléter la délicate articulation entre pratique illégale et marché de l’art.
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Le street art
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Abonnez-vous dès 1 €du 12 au 15 avril 2018. Le Carreau du Temple, 4, rue Eugène-Spuller, Paris-3e. De 11h à 19h le vendredi, de 10h à 20h le samedi, de 10h à 19h le dimanche. Tarifs : 10 et 15 €. urbanartfair.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°711 du 1 avril 2018, avec le titre suivant : Le street art