PARIS
La Menart Fair parie sur le dynamisme de la scène artistique du Moyen-Orient et du Maghreb et sur l’enthousiasme qu’elle peut susciter chez les collectionneurs à Paris.
La petite foire dévolue à l’art des pays arabes revient pour sa deuxième édition après un lancement réussi en 2021. Le credo de sa fondatrice, Laure d’Hauteville : présenter le meilleur de la création contemporaine du Moyen-Orient et du Maghreb (Middle East and North Africa : ME NA). Soit 18 galeries originaires d’une douzaine de pays constituant un panorama de plus de 80 artistes, dont plus d’un tiers d’artistes libanais défendus par sept galeries : Art on 56th (Beyrouth), Galerie Bessie`res (Chatou, Yvelines), Esther Woerdehoff (Paris, Gene`ve), Salahin (Paris), Galerie Tanit (Beyrouth, Munich), No/mad utopia (Beyrouth), Saleh Barakat Gallery (Beyrouth). Une proportion beyrouthine qui rappelle que Laure d’Hauteville est également la fondatrice de la Beirut Art Fair, pour l’heure suspendue. « Le Liban est un lieu central de la production artistique contemporaine dans la région. Ce pays possède la faculté singulière de capter des flux culturels de provenances diverses », affirme-t-elle.
En 2021, l’édition inaugurale de la Menart Fair avait accueilli, dans l’hôtel particulier de la maison de ventes Cornette de Saint Cyr, 23 enseignes, dont la Galleria Continua, qui n’a pas renouvelé l’essai cette année. L’idée est pourtant bien d’encourager les galeries occidentales à promouvoir de nouveaux artistes originaires des pays arabes. À l’instar de la Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles), qui présente des œuvres de l’artiste iranien Shahpour Pouyan et du photographe égyptien Youssef Nabil [voir ill.].
Tablant sur une appétence des collectionneurs pour cette scène du Moyen-Orient et du Maghreb, la foire propose d’accompagner ce public, notamment grâce à des conférences, afin de mieux appréhender son histoire et son marche´. Enfin cette plateforme à taille humaine fait valoir aux artistes du monde arabe l’occasion qui leur est offerte d’étendre leur réseau, auprès des amateurs d’art comme des experts. Près d’une trentaine de groupes de collectionneurs, privés et institutionnels, s’étaient en effet inscrits pour des visites de la foire en 2021.
Cette deuxième édition entend mettre l’accent sur la modernité, ainsi celle de l’école de Casablanca incarnée par une dizaine de ses artistes, parmi lesquels le peintre Mohamed Melehi (1936) ; on y retrouvera les toiles à la géométrie sereine et flamboyante de ce chef de file dans les années 1960 d’une émancipation marocaine. La foire présente aussi des NFT d’œuvres numériques du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Menart s’appuie enfin sur le renouveau porté par des galeries émergentes : Ayn Gallery (Paris), By Lara Sedbon (Paris), Elmarsa (Tunis, Dubaï), Le Violon Bleu Gallery (Tunis)…, et accompagne leur soutien à de jeunes talents qu’elle espère faire découvrir au public, à l’image d’Anas Albraehe, artiste syrien installé au Liban, représenté par la Saleh Barakat Gallery. « Le Proche-Orient est une région ou` les artistes se sont réappropriés leur quotidien chaotique et instable pour l’intégrer à leur art. La création contemporaine de ces régions connaît un fort développement », assure Laure d’Hauteville.
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Menart, nouvelle édition de la foire tournée vers l’art des pays arabes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°589 du 13 mai 2022, avec le titre suivant : Menart, nouvelle édition de la foire tournée vers l’art des pays arabes