PARIS
Dans l’offre pléthorique des foires, il en manquait une qui mette en avant les artistes du Maghreb et du Moyen-Orient. Laure d’Hauteville lance la Menart Fair.
Paris. Laure d’Hauteville a plus de dix ans d’expérience dans la création et l’organisation d’une foire d’art, puisqu’elle est à l’initiative de la Beirut Art Fair, lancée en 2010 dans la capitale libanaise. Cette femme d’affaires et fine connaisseuse de la culture du Levant fait cependant ses débuts à Paris avec la « Menart Fair » (« Mena » pour Middle East and North Africa), consacrée à l’art du Moyen-Orient et du Maghreb. Associée pour l’occasion à Paul de Rosen, elle a conclu un partenariat judicieux avec la maison de ventes Cornette de Saint Cyr, qui accueillera la vingtaine de galeries retenues pour cette première édition, prévue du 27 au 30 mai.
Chaque marchand présentera sa sélection à l’intérieur d’un parcours conçu comme celui d’une exposition collective. Une vingtaine de galeries c’est peu, mais c’est suffisant pour donner une idée de la riche diversité de cette scène qui s’étend aux pays du Golfe et à l’Iran, et qu’il est donc difficile de circonscrire par des généralités. Ce format offre plutôt de découvrir ou reconnaître quelques-uns de ses artistes établis, ainsi que les représentants d’une génération émergente. Près de la moitié des galeries viennent de Paris ou Bruxelles, trois de Beyrouth ; les autres enverront des œuvres depuis la Jordanie, l’Iran, le Maroc, les Émirats arabes unis et le Qatar.
Parmi les artistes reconnus sur la scène internationale, Simone Fattal, Américano-Libanaise née en 1942 en Syrie, figure parmi les choix de la Galerie Tanit (Beyrouth et Munich). L’Algérienne Baya Mahieddine (1931-1998), reconnaissable à sa palette de bleu turquoise, rose et violet soutenus sera mise à l’honneur par Elmarsa Gallery (Dubaï) avec des œuvres sur papier. Le peintre marocain Mohamed Hamidi, dont les toiles acidulées recèlent des motifs à l’abstraction très suggestive, est à voir sur le stand de la Galerie 38 (Casablanca). Mark Hachem (Paris) met, en avant, lui, le travail de Hamed Abdalla (1917-1985), un grand nom de la peinture moderniste égyptienne, quand la Galleria Continua met l’accent sur une grande tapisserie d’Etel Adnan, dont les petits tableaux sont plus souvent exposés. À signaler également, et dans un registre différent, les photographies urbaines à l’esthétique très graphique de Serge Najjar (Galerie Bessières Art contemporain, Chatou).
Nathalie Obadia promeut quant à elle depuis 2017 l’œuvre de Shahpour Pouyan, l’un des artistes iraniens les plus importants de la scène contemporaine, dont seront ici présentés quelques dômes en céramique aussi délicats qu’intrigants, miniatures évoquant des dystopies intemporelles.
Parmi les artistes émergents, le Palestinien Abdul Rahman Katanani s’est fait connaître avec ses sculptures de fil de fer barbelé et de tôle, des matériaux glanés dans les camps de réfugiés où il a lui-même grandi ; il est montré ici par la galerie libanaise Saleh Barakat. Le design a également sa place sur la foire avec les créations de la Libanaise Nada Debs. Enfin, un programme de conférences doit compléter ce tour d’horizon « intercontinental ». Ouvert le matin sur invitation, l’événement sera accessible l’après-midi selon un système de réservation sur Internet. Si la formule réussit le test parisien, Laure d’Hauteville prévoit de la dupliquer à Bruxelles et dans une autre ville européenne.
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Une foire pour le monde arabe et perse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°567 du 14 mai 2021, avec le titre suivant : Une foire pour le monde arabe et perse