PARIS
Plus de vingt nouvelles peintures et sculptures de Manolo Valdés, réalisées en 2022, sont présentées à l’Opera Gallery.
Installé à New York depuis plus de trente ans, l’artiste contemporain espagnol (né en 1942) expose à Paris à l’Opera Gallery. Il a utilisé la résine et le verre pour réaliser ses icônes et têtes de femmes inspirées des maîtres de l’histoire de l’art.
Elle est significative pour moi de ma relation à la ville. Paris m’a aidé dans ma formation en tant qu’artiste : j’y ai découvert des artistes que je n’imaginais pas exister. Une exposition de [Robert] Rauschenberg m’avait ainsi particulièrement marqué. À Paris, j’ai découvert la liberté. Pour mes nouvelles œuvres, j’ai utilisé de nouveaux matériaux comme la résine et le verre, mais je reproduis les mêmes sujets : la « reina Mariana », les têtes de femmes. J’exploite, de manière différente, les mêmes icônes au fil des ans, mais la reina Mariana que je représente aujourd’hui n’est plus celle d’il y a vingt ans.
Aujourd’hui l’art est international. La plupart des grands artistes espagnols intéressent seulement l’Espagne, à part Velázquez ou Picasso, qui vivait lui-même en France. Ce n’est pas important pour moi d’être espagnol. Ce qui compte pour moi en Espagne, c’est le Prado, car c’est là que j’ai vraiment découvert Velázquez.
Oui c’est important que mon travail soit présenté dans les musées pour l’enseignement, pour faire réfléchir. Ces dernières années, j’ai fait beaucoup de sculptures dans la rue, ce que j’ai beaucoup apprécié : j’ai découvert une manière différente d’exposer. Dans une galerie ou un musée, le public va volontairement voir l’œuvre. Dans la rue, c’est une rencontre imprévue.
Je ne me sens pas si populaire. Lorsque je regarde ce qui a été fait dans l’histoire de l’art, des œuvres tellement importantes ont été réalisées. Lorsque je regarde la tour Eiffel, d’un point de vue technique, même avec mes sculptures les plus complexes, je me sens idiot. Nous sommes dans une période historique dans laquelle nous, artistes, recevons plus que ce que nous méritons. Nous avons plus de reconnaissance, on ne peut pas se plaindre.
L’œuvre que j’aime le plus est toujours celle que je vais faire demain. Il n’y a jamais d’œuvre qui ne soit assez satisfaisante par rapport à celle à venir. C’est l’illusion de la création.
(1) En galerie, les œuvres sont proposées à la vente entre 150 000 et 800 000 euros.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Manolo Valdés : « À Paris, j’ai découvert la liberté »
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°595 du 23 septembre 2022, avec le titre suivant : Manolo Valdés, artiste : « À Paris, j’ai découvert la liberté »