Espagne - Galerie

ENTRETIEN

Gilles Dyan : « les Madrilènes ont un pouvoir d’achat important »

Président et fondateur d’Opera Gallery

Par Julie Goy, correspondante en Espagne · Le Journal des Arts

Le 31 mai 2023 - 618 mots

MADRID / ESPAGNE

Madrid, Espagne. Présent en Asie, en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient depuis vingt-cinq ans, le groupe Opera Gallery, spécialisé dans l’art moderne et contemporain, installe sa seizième antenne dans la capitale madrilène, sa première implantation en Espagne.

Gilles Dyan. © Dan Cutrona, 2021
Gilles Dyan.
© Dan Cutrona, 2021

Situé dans le quartier animé de Salamanca, ce nouvel espace, conçu par le cabinet d’architectes Hernández Arquitectos, comprend sept pièces réparties sur trois étages, pour une surface totale de 1000 m2. Sous la direction de Belén Herrera Ottino, anciennement à la Marlborough Gallery de Madrid durant vingt ans, l’Opera Gallery Madrid ouvre avec l’exposition « Loving Picasso », pour le cinquantième anniversaire de la mort de l’artiste. Gilles Dyan, fondateur de l’Opera Gallery, explique les enjeux de cette implantation espagnole.

Quelles raisons vous ont fait choisir Madrid et l’Espagne pour ouvrir votre seizième antenne d’Opera Gallery ?

L’ouverture d’une galerie à Madrid n’était pas prévue à l’origine. C’est arrivé grâce à l’artiste Manolo Valdés, avec qui nous travaillons depuis des années, qui m’a suggéré d’ouvrir une galerie pour répondre aux nombreuses sollicitations de la part de collectionneurs. En me rendant à Madrid, en faisant le tour des galeries, j’ai trouvé la ville très dynamique, avec une belle activité culturelle et beaucoup de musées. De plus, les Madrilènes ont un pouvoir d’achat important.

Il faut donc être à Madrid ?

Nous avons un certain nombre de collectionneurs sud-américains qui achètent essentiellement dans nos galeries de Miami, New York et Aspen, qui dans le même temps ont un pied-à-terre en Espagne. En vingt-cinq ans d’existence, nous avons également fidélisé d’importants collectionneurs espagnols, la plupart installés à Madrid. Attirer de nouveaux collectionneurs est bien sûr souhaité, mais le premier objectif de cette installation est de répondre aux attentes de nos collectionneurs sur place.

L’exposition inaugurale présente en particulier le travail de Pablo Picasso. Quelle relation entretenez-vous avec les artistes espagnols ?

Nous travaillons avec plusieurs artistes espagnols comme Manolo Valdés, un artiste très important à l’international, et nous avons récemment signé la représentation exclusive de l’estate de Juan Genovés avec qui nous travaillons depuis des années. Nous collaborons aussi très régulièrement avec d’autres grands estates d’artistes espagnols, comme ceux d’Antonio Saura, d’Antoni Tàpies et de Juan Miró. Dans l’exposition inaugurale, il y a beaucoup de dialogues entre ces artistes espagnols et Pablo Picasso, mais pas seulement, nous présentons aussi de belles œuvres de George Condo, Karel Appel et d’autres artistes contemporains qui travaillent sur le thème de Picasso.

Pensez-vous développer des collaborations avec des artistes émergents de la scène espagnole ?

Nous avons commencé à discuter avec plusieurs artistes contemporains espagnols, certains très jeunes, qui ont une écriture vraiment originale et que nous avons envie de défendre, pas seulement sur le marché espagnol mais dans le monde entier. C’est aussi le but de cette nouvelle galerie. À Madrid, nous souhaitons représenter des artistes espagnols émergents pour faire connaître leur travail sur place dans un premier temps, puis les exposer dans des lieux où ils n’auraient peut-être pas pu montrer leurs œuvres, comme à Dubaï, Hongkong ou Singapour, dans nos autres galeries.

Les galeries madrilènes sont presque totalement espagnoles. Pensez-vous que Madrid puisse devenir un nouveau centre du marché de l’art mondial ?

Je pourrais peut-être vous répondre dans un an ou deux, car nous n’avons pas encore d’expérience directe du marché espagnol, en tant qu’acteurs locaux. Néanmoins, à notre échelle, nous avons fait le choix d’y aller fort d’entrée de jeu, en misant sur un emplacement idéal dans le quartier des enseignes de luxe et un espace d’exposition de très grandes dimensions, avec des murs de près de cinq mètres de hauteur, ce qui offre la liberté d’exposer de très grands formats. Pour la suite, nous verrons comment se porte le marché, mais aujourd’hui nous sommes très heureux d’ouvrir à Madrid.

Opera Gallery Madrid,
56, rue de Serrano, 28001 Madrid, Espagne.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°612 du 26 mai 2023, avec le titre suivant : Gilles Dyan, président et fondateur d’Opera Gallery : « les Madrilènes ont un pouvoir d’achat important »

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque